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Tortues géantes, marines, terrestres : introduction et espèces

Dernière mise à jour : 21 mars 2023


Un animal parmi les plus « ancestraux »


Pourvues d'une carapace qui les caractérise et les rend uniques, les tortues sont des reptiles qui figurent parmi les animaux aux origines les plus anciennes de la planète, avec une existence antérieure à celle des dinosaures, soit plus de 200 millions d'années.




Ces reptiles ont peu évolué et affichent également une incroyable longévité de plus de cinquante ans mais qui dépasse parfois les cent ans pour certaines d'entre elles.


Les tortues sont regroupées en 14 familles qui comptent plus de… 329 espèces (un chiffre variable avec les sous-espèces) réparties en trois catégories: terrestres, marines et d'eau douce.


Les tortues en général ont colonisé tous les écosystèmes situés entre les latitudes +50° et -50° bien que certaines tortues marines peuvent se trouver à des latitudes plus élevées et de ce fait, résistent à des eaux très froides.


Toutes les tortues ont des tailles et des régimes alimentaires différents même si les tortues terrestres sont essentiellement végétariennes et parfois de petite taille tandis que toutes celles qui vivent en mer sont de grande taille et broutent les herbiers sous-marins. Certaines se nourrissent également de petits mollusques et de poissons, de seiches et de méduses.


Les tortues marines qui doivent venir respirer régulièrement en surface passent toute leur vie dans l'eau. Sauf les femelles qui, lors des courts instants et à grands efforts de reptation sur les plages, viennent creuser le sable pour y pondre. Si beaucoup de tortues sont menacées d'extinction et disparaissent lentement, des mesures de protection ont pris place ici et là et permettent de sauver notamment leurs plages de reproduction.


Les tortues géantes mettent de longues années avant d'atteindre leur maturité sexuelle. Celle-ci variera en fonction des espèces mais si certaines peuvent atteindre leur maturité dès l'âge de 10 ans, la moyenne serait davantage vers les trente ans avant qu’elles ne pondent pour la première fois...


Petite carte non exhaustive de sites les plus importants

de ponte des tortues marines mentionnés dans ce guide :

(1) Grèce, (2) îles du Cap-Vert, (3) Oman, (4 et 5) Costa Rica,

(6) Guyane, (7) Guadeloupe et Martinique, (8) Océan Indien


Quelques autres régions pour admirer les tortues: du Mexique à l'Australie, en passant par la Floride, de nombreux sites de pontes valent la visite… Epinglons l'île de La Réunion et Mayotte.


On pourrait parler de trois types d'observation des tortues marines, trois rencontres différentes mais tout aussi passionnantes:


1) dans leur élément lorsqu'elles nagent et s'observent lors de plongées en bouteilles ou avec "P-M-T" (Palmes-Masque-Tuba)…

2) lorsque les femelles se rendent sur les plages pour pondre

3) lorsque les petits viennent de naître et se dirigent vers l'océan



Cycle des tortues



Une aventure fantastique et mêlée d'embûches caractérise la vie des tortues marines. Après plusieurs jours de lutte intense, les petites tortues qui ont vaincu l'épaisse couche de sable où se trouvaient leurs œufs voient enfin la surface. Ensuite, l'image des petites tortues courant sur la plage pour se jeter à l'eau est emblématique et poignante. Allégorique autant que symbolique.


Observer ce court marathon pour la survie de ces petites tortues qui viennent d'arriver à l'air libre est un instant précieux pour de nombreux amateurs de nature. A peine terminée cette première course contre la montre, le plongeon dans l'océan est une nouvelle course à l’encontre d’autres aléas.


Une fois dans l'eau, les petits vont profiter des courants marins pour s'éloigner au grand large. Lors de leur arrivée dans leurs zones d'alimentation pélagique, elles courent (nagent !) moins de danger que dans les lagons et près des côtes. Là-bas, elles vont mettre des années (parfois plus de vingt ans) pour grandir, se nourrissant d'algues et de petites méduses, mollusques et poissons. Même si désormais, la pollution plastique est un risque énorme à leur encontre, avec la confusion parfois léthale entre les méduses dont elles sont friandes et les bouts de plastic qui dérivent entre deux eaux.


Ce ne sera qu'au stade adulte et sexuellement mature que les mâles et les femelles vont se rapprocher à nouveau des rivages et des zones zones d'alimentation benthiques (lagons, bords de mers) où elles vont trouver de la nourriture et s'accoupler à plusieurs reprises.

Pour pondre, les femelles retournent quasi toujours sur la même plage où elles ont éclos !

D’où l’impérieuse nécessité de les laisser se rendre par elles-mêmes vers l’océan après leur naissance.


Les tortues pondent en moyenne 100 œufs à chaque fois, mais plusieurs pontes peuvent se succéder à plusieurs jours ou semaines d'intervalle. Le nombre de pontes peut varier entre une à dix fois par saison de reproduction).


Les retours vers les lieux de ponte pour cette tâche peuvent durer quelques années également (où la tortue reste dans une zone proche de la côte).


On considère que la longue période mise pour atteindre la maturité sexuelle combinée aux nombreux dangers auxquels sont soumises les tortues depuis leur naissance, fait que seulement une sur mille deviendra une tortue adulte capable de se reproduire…


Le fascinant cycle de vie des tortues marines


Ponte, éclosion, puis ruée vers l'océan où les petites tortues vont passer des années (parfois plus de vingt ans) au grand large, où elles vont grandir dans leur zone de nourriture "P" (Zone d'Alimentation Pélagique).


Cette période est qualifiée par les scientifiques d'années "perdues". Ensuite, les tortues adultes vont se rapprocher des côtes pour nager dans la zone d'alimentation B (Benthique ou près des hauts "fonds" côtiers) où les adultes matures vont s'accoupler tandis que les femelles iront pondre à terre.


Ensuite, durant des années, les tortues migrent régulièrement entre les zones B et P, avec des périodes d'accouplement près des côtes, suivies par la ponte des femelles...



Rôle écologique des tortues


Les tortues jouent un rôle important au sein de l’écosystème marin par le maintien en bonne santé des récifs coralliens et des herbiers sous-marins. Leurs carapaces vides servent d'habitat à d'autres formes de vie marine. Certaines espèces se nourrissent également d’éponges, lesquelles concurrencent les coraux qui poussent sur les récifs.



Retour aux sources


Les scientifiques se sont déjà posé la question de savoir comment les tortues retrouvaient le lieu de leur naissance… Même s'il s'agit plutôt d'une plage de la région car les tortues marines femelles reviennent pondre dans la région où elles sont nées voire parfois sur la même plage, et ce, parfois des décennies plus tard…


A l'instar des saumons, il est probable que l'odorat (ou plutôt le goût de l’eau de mer) a beaucoup d'importance et que celui-ci varie selon la localisation géographique. Il est possible que l'animal reconnaisse les fluctuations de ce goût et retrouve ainsi son lieu de naissance en pistant et en voyant évoluer les différences.



Règles pour bien observer et respecter les tortues


L'observation de ces animaux en danger d'extinction mérite quelques bonnes précautions logiques, lesquelles semblent élémentaires… et sont plus ou moins appliquées selon les sites de pontes.


  • Ne jamais éclairer une tortue en phase de sortie des eaux, ni pendant ses déplacements encore moins pendant la ponte (certains sites tolèrent des lampes rouges à faible luminosité)

  • Ne pas utiliser de flashes

  • Ne jamais approcher et toujours garder au moins de 2 mètres de distance

  • Se placer hors du champ de vision de l’animal (et donc derrière celui-ci)

  • Ne pas faire de bruit et parler à voix basse

  • Ne jamais toucher la tortue (ni bien-sûr la monter !)

  • En cas de foule, veiller à ce que ces consignes soient respectées par les autres… (le plus difficile parfois !)

  • Pas de chiens, pas de quad, buggy, moto ou auto sur les plages…


Boîte à outils


L'association éco-volontaire organise également des accueils en Europe et dans le monde entier pour œuvrer pour la protection de la nature, avec par exemple, les tortues en Grèce.



Centre d'étude et de sauvegarde des Tortues Marines en Méditerranée CESTMed

(basé au Grau-du-Roi)


en anglais


Projet Chélonée


Association Ritmo (Réseau d'informations sur les tortues d'Outre Mer)



Pour en savoir plus sur le suivi des animaux sauvages par satellite




Tortues marines



Quelles sont les espèces ?


Toutes les tortues appartiennent à l'ordre des chéloniens. Les cinq premières espèces ci-dessous s'observent régulièrement lors des plongées dans les eaux tropicales (Antilles, Pacifique, Océan Indien) ou subtropicales comme la Méditerranée. Les tortues s'observent également lorsqu'elles viennent pondre (en général la nuit) sur les plages.

Quatre espèces vivent en Méditerranée (Caouanne, Luth, Imbriquée, Verte) mais ce sera assurément la caouanne qui sera la plus observée. Dans le monde, de nombreuses tortues ont des noms proches, antagonistes ou divergents selon les langues et les lieux...


De quoi y retrouver vite son latin (très précieux pour les dénommer avec exactitude)!




- Tortue commune ou cao

uanne

(caretta caretta)


Egalement appelée tortue carette ou carette, elle est présente dans tous les océans du monde et est connue en Méditerranée où elle est la plus abondante sur les 5 espèces de tortues que l'on peut y rencontrer.


Elle se reproduit plutôt du côté oriental (Grèce, Crète, Chypre, Turquie…) et sur une zone côtière d'Afrique du Nord (notamment en Tunisie et en Lybie). Mais on la rencontre partout en pleine Méditerranée car elle peut parcourir des distances considérables entre son lieu de vie et de nourrissage pélagique et sa zone de ponte.


La caouanne peut facilement peser plus de cent kilos et des spécimens de plus de 150 kilos ne sont pas rares. Le régime alimentaire de cette tortue est carnivore et consiste en crustacés, mollusques et petits poissons, méduses et petits calmars.


Aire de distribution de la tortue commune ou carette


De nombreux sites de pontes (en Espagne, Grèce, Italie et Afrique du Nord) ont disparu ou sont menacés par le développement du tourisme, avec la construction d'hôtels et la diminution (in)volontaire des zones protégées, etc.


De rares projets de réhabilitation et de sauvegarde ont lieu. De plus, la caouanne est particulièrement vulnérable aux captures accidentelles dans les filets ou les lignes de pêche. Des cas de ponte de tortues sur les plages françaises ont déjà eu lieu (comme à Carnon dans l'Hérault en 2011), de quoi susciter l'attention des associations de protection comme le CESTMed (Centre d'étude et de sauvegarde des Tortues Marines en Méditerranée).




- Tortue luth

(dermochelys coriacea)


D'une taille qui peut varier entre deux et trois mètres (!), la tortue luth est la plus grande de toutes les tortues marines. Elle peut peser plusieurs centaines de kilos. Cette géante des mers est très gracieuse lorsqu'elle nage et figure parmi les rencontres les plus appréciées des plongeurs.


Elle connaît une grande distribution dans le monde et est quasi la seule à ne pas dédaigner les eaux froides à tel point qu'elle se rencontre parfois au nord de l'Ecosse voire carrément près du Cap Nord et au-delà.


Elle est célèbre également pour sa ponte sur les plages tropicales. La course pour la vie des petits qui viennent d'éclore et se ruent vers l'océan pour y trouver la première vague salvatrice offrent des images émouvantes.


Il va s'ensuivre une vie faite d'innombrables dangers, où seulement une tortue sur mille en réchappera et pourra un jour venir pondre à son tour après parfois un long voyage.


Figure emblématique de la protection des tortues marines, la tortue luth fait l'objet d'une protection mondiale, après avoir été exploitée et exterminée durant des siècles, pour ses œufs, sa viande, sa carapace et son huile. Sa population mondiale serait passée de plus d'un million d'individus dans les années 80 à moins de trente mille à la fin des années quatre-vingt-dix.


On peut l'observer notamment au Costa Rica et en Guyane où se regroupent les plus importantes populations mondiales. En Guyane, un comptage sur les plages a montré que le nombre de pontes est hélas passé en à peine dix ans de 50.000 à moins de 10.000 en 2000. Mais repart un peu à la hausse…



- Tortue olivâtre (ou Ridley)

(lepidochelys olivacea)


On l'appelle également tortue olive, olive Ridley ou Ridley du Pacifique… Elle est la plus petite des tortues marines. Avec 70 cm de long, elle pèse à peine une cinquantaine de kilos.


Dans les années soixante et soixante-dix, des millions de tortues (surtout les Ridley du Pacifique) ont été massacrées sur les côtes du Mexique et d'Amérique centrale tandis que le pillage de leurs œufs a quasiment compromis leur survie, même si aujourd'hui il est toléré pour diverses raisons pratiques.


Le problème est ailleurs, c'est la diminution du nombre de sites de pontes.


Des programmes de protection spéciale sont effectués dans les Antilles françaises et en Guyane ainsi que sur les lieux de ponte au Costa Rica.


Zone d'extension de la tortue olivâtre (et tortue Ridley dans le Pacifique)


Des sites en Inde (Orissa) sont également menacés, tout comme l'espèce dont la survie y devient critique.



- Tortue verte (et noire)

(chelonia mydas mydas ou mydas agassizi)


Elle se trouve dans toutes les mers (tempérées ou chaudes) du monde, sous forme de deux populations distinctes (Pacifique et Atlantique).


Celle de l’océan Pacifique (également sous le nom de tortue noire) correspond à la sous-espèce Chelonia mydas agassiz et celle de l’Atlantique est la sous-espèce Chelonia mydas mydas.




Distribution de la tortue verte


Ces tortues se nourrissent des herbiers sous-marins (zostères) et arborent une couleur vaguement verte. De même taille que la Caouanne, la tortue verte est capable de nager à une vitesse de 20 à 30 km/h voire davantage grâce à la forme aplatie de sa carapace.


Cette tortue est une grande voyageuse et se déplace énormément pour rejoindre ses aires d'alimentation ou de ponte, parfois éloignées de plusieurs milliers de kilomètres. On en observe en nombre à Oman.


- Tortue imbriquée

(eretmochelys imbricata)


Cette superbe tortue a également pour nom tortue à écailles ou tortue à bec de faucon (ou à bec d'oiseau). Pour compliquer les choses, elle est parfois appelée en créole caret, karet ou carette dans les Antilles ainsi que l'océan Indien (Mayotte et La Réunion)… de quoi la confondre avec la caouanne (caretta caretta)!


Elle vit dans toutes les mers tropicales surtout le long les côtes et voyage relativement peu. Réputée pour la beauté de sa carapace et la qualité de ses écailles, elle a été énormément chassée et est l’une des espèces les plus menacées d’extinction.


Elle se rencontre parfois en Méditerranée. Elle vit le plus souvent à proximité des récifs coralliens où elle trouve refuge dans les grottes sous-marines et est la seul tortue à se nourrir d'éponges.

Distribution mondiale de la tortue imbriquée (ou à bec)




- Tortues de Kemp et à dos plat


Ces deux tortues se trouvent sur la liste rouge des espèces en voie de disparition. La tortue de Kemp survit dans les Caraïbes, la Floride et le Golfe du Mexique. La tortue à dos plat se trouve le long des plages australiennes. Leur sort semble cependant un peu plus optimiste parfois grâce aux mesures prises pour les protéger.



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