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Tempêtes : éléments en furie

Dernière mise à jour : 17 déc. 2021




Le spectacle des mers et des océans en colère est fascinant. Observer leur déchaînement offre des images de puissance et de chaos, d'écume et de vagues à l'assaut des plages et des falaises, des estuaires et des îles...


Il existe des endroits privilégiés en France, en Europe et dans le monde où les amateurs de tempêtes peuvent se rendre. Mais nul besoin d'aller loin pour assister aux éléments qui se déchaînent: nos côtes bretonnes, normandes ou du Golfe de Gascogne offrent déjà des points de vue impressionnants pour admirer ces spectacles.


Les littoraux avec vues sur l’océan ou la mer ainsi que les jetées balayées par les vagues sont déjà une occasion d'apprécier la furie des éléments. Ceci dit, avec leur corollaire d'inondations et de vents très forts, les tempêtes engendrent parfois d’importants dégâts, qu'ils soient matériels et humains.


A l'instar des tornades ou des volcans, leur observation nécessite toujours la plus grande prudence.


Qu'est ce qu'une tempête?


Selon les services météorologiques, on considère qu'une tempête n'a ce nom qu'avec des vents soufflant à partir de 90km/h environ (voir 100 km/h selon certains services et assurances). Ce phénomène météorologique violent se produit à une échelle de grande dimension et affecte parfois tout un continent ou une zone océanique sur plusieurs centaines voire milliers de kilomètres.


Les tempêtes peuvent engendrer des dégâts à la nature (côtes, plages, forêts ainsi qu'aux bâtiments) tout en occasionnant des perturbations (navigation maritime, aviation et transports, etc.) Les phénomènes liés aux tempêtes comme les orages, la foudre et les précipitations intenses (averses, grêle, blizzard) engendrent également leur part de dégâts. Des tornades peuvent parfois se créer lors de violentes tempêtes et cyclones.


Carte synoptique (simplifiée) d'une tempête approchant l’Europe avec les fronts froid et chaud ainsi que l’occlusion et les isobares (lignes représentant l'égale pression atmosphérique.) Plus les isobares sont proches, plus les vents sont forts…)





Cyclones: ouragans ou typhons


Certaines tempêtes d'origine tropicale prennent parfois des formes extrêmes et montent en puissance pour devenir cyclones. Selon la zone du globe où ces phénomènes se produisent, ils s'appelleront ouragans (hurricanes) en Atlantique et Pacifique américain ou typhons (typhoons) en Asie.


Une graduation les caractérise également sur l'échelle de Saffir-Simpson, qui va de 1 à 5, selon la vitesse du vent, de 118 -120 km/h à 250 km/h (voire davantage, comme les 315 km/h (170 nœuds) mesurés en rafales lors du cyclone Hayan qui a frappé les Philippines en 2013. La formation d’un cyclone tropical se produit là où les températures de l’eau de surface dépassent les 25°C.


Observer un cyclone n'est pas recommandé, d'autant plus que le spectacle est difficile à apprécier, surtout avec les dangers produits par la force du vent et les débris soulevés et transportés à grande vitesse par celui-ci.


Ainsi que les vagues et autres raz-de-marée plus ou moins importants qui peuvent se produire, dus à une marée barométrique* à laquelle s'ajoute la force du vent qui amplifie la montée des eaux. En outre, la plupart des destinations en alerte cyclone évacuent les populations, interdisent tout déplacement et obligent les touristes éventuels à rester à l'abri (hôtels, insfrastructures…)



Règles d'observation (et de survie…)

Il est toujours recommandé de se tenir loin du déferlement des vagues et de constamment envisager l'arrivée d'une vague de plus grande amplitude. Il faut également connaître le stade de la marée et ne pas s'aventurer sur une plage en cas de marée montante, tout en sachant qu'une tempête peut faire monter le niveau des eaux pour deux raisons supplémentaires: la force du vent qui pousse davantage d'eau vers le littoral ainsi que l'effet barométrique, qui crée une onde d'autant plus élevée que la pression est basse (plusieurs mètres parfois, en cas de cyclone...).


Il faut également toujours rester dans une zone praticable à pied, se méfier des rochers et des anfractuosités impraticables où l'on peut glisser ou tomber en cas de fuite ou du déferlement d’une vague plus puissante.


Il faut toujours avoir assez de lumière pour se déplacer et ce, jamais de nuit, etc. Personne ne sait tenir debout dans un courant d'eau d'à peine 20 cm de haut qui se déplace à 20 km/h (plus de 5 m/sec)! Ce qui occasionne souvent des tragédies. Bref, l'idéal est de se positionner en hauteur, sur une falaise d'où l'on peut bien observer le spectacle en toute sécurité… Eviter également les estacades trop exposées ainsi que les quais entourés d'eau.


Marcher dans un courant d'eau? Mauvaise idée!


Pour faire simple, une masse d'eau de 30 cm qui file à 6 km/h seulement exerce une force de 30 kilos sur une surface de 30 cm x 30 cm (environ 1000 cm²) soit les pieds, les mollets et le bas des jambes. Si cette vitesse est de 15 km/h, la force est de plus de 100 kilos sur la même surface et ainsi de suite… Impossible de se tenir debout dans un torrent, lors d'une inondation ou sur une plage où déferle une vague, même modeste. Bon à savoir…



Bombes météorologiques


Il arrive que des tempêtes extratropicales (hors des zones où les cyclones se forment et se déplacent) se développent très rapidement et "se creusent" comme on le dit dans le jargon météo (les isobares se rapprochent et le gradient de différence de pression atmosphérique augmente tout en engendrant des vents de plus en plus forts). Ce renforcement peut aller jusqu’à créer un cyclone extratropical.


Leur genèse n'est pas la même que celle d'un cyclone tropical mais ces phénomènes peuvent produire des vents du même ordre que les certains cyclones des premières catégories (voir échelle de Saffir-Simpson.)


Houle et vagues


La houle est une onde qui se déplace sur la surface de la mer et qui est formée par une zone venteuse voire une tempête lointaine. La zone où s'est créée cette houle peut donc être parfois très éloignée de la zone d'observation. Exemple, même par beau temps et vent nul, les vagues qui viennent briser sur les plages ne sont que la démonstration d'une houle produite au large par un vent plus ou moins lointain.


Cette houle sera d'autant plus importante que le vent a été fort et qu'il a soufflé sur une grande distance (le fetch en anglais). Pour simplifier, on pourrait dire que la houle est une vague non déferlante, mais que cette dernière va déferler en cas de vent fort ou à l'arrivée d'un haut fond, d'une plage, de rochers, etc.


On parle également de "mer du vent" quand le vent (local) crée sa propre houle, laquelle peut interagir avec une houle lointaine… Certaines houles peuvent parcourir des milliers de kilomètres. A l'instar des ondes de tsunamis, certaines houles sont invisibles au large et s'amplifient au fur et à mesure que la profondeur diminue, avant qu'elle ne déferle.


Vagues scélérates


Loin d'être un mythe, ces vagues ont déjà provoqué de nombreux naufrages (peut-être restés inexpliqués). Il s'agit de vagues de très haute taille et isolées, séparées de tout système qui se déplacent (un peu comme un tsunami) de manière autonome même si on peut les observer également dans certaines tempêtes.


Elles ont une longueur d'onde très courte (soit une grande hauteur sur une courte distance) et sont visibles au large, au contraire des tsunamis qui ont une très grande longueur d'onde et passent inaperçus en haute mer.


Ces vagues peuvent résulter de la somme (interférence positive) de plusieurs ondulations (par exemple d'une onde qui se déplace plus vite et rattrape une houle à laquelle elle va ajouter son amplitude et se renforcer de manière parfois très impressionnante. Juste avant l'arrivée de cette onde, c'est notamment le creux qui se produit avant celle-ci qui est potentiellement le plus dangereux, quand il fait "plonger" le bateau au pied du "mur" d'eau de la vague qui s'ensuit directement.


Si celle-ci déferle, cela décuple son effet dévastateur et peut donner un coup fatal au bateau… Heureusement, ce phénomène est rarissime!



Echelle de Beaufort

Cette échelle qui concerne au départ le milieu maritime a été inventée en 1805 par le sieur du même nom dans le but de déduire sans instrument de mesure et par la simple observation de la mer, la vitesse du vent en observant ses effets sur l'eau ou dans la nature. L'échelle se décline en 13 points de 0 à 12, où l'on parle de force, comme force 7 par exemple, pour des vents de 50 à 60 km/h environ.


Si aujourd'hui, des instruments de mesure très précis permettent de connaître la vitesse exacte du vent, pour sa commodité, l'échelle de Beaufort est encore utilisée largement par la marine et la plaisance, malgré ses qualificatifs parfois désuets. Cette graduation est toujours utilisée dans les prévisions et la météo marine :

degré force vitesse (approx.) calme zéro Beaufort vent nul très légère brise force 1 1 à 5 km/h légère brise force 2 6 à 12 km/h petite brise force 3 13 à 20 km/h jolie brise force 4 21 à 30 km/h bonne brise force 5 31 à 40 km/h vent frais force 6 41 à 50 km/h grand frais force 7 51 à 60 km/h coup de vent force 8 61 à 75 km/h fort coup de vent force 9 75 à 90 km/h tempête force 10 90 à 100 km/h violente tempête force 11 100 à 120 km/h ouragan force 12 vents supérieurs à 120 km/h



L'échelle de Saffir-Simpson évoque l'intensité et la gradation des cyclones. Elle permet de définir les stades d'évolution depuis la tempête tropicale jusqu'au cyclone catégorie vitesse du vent dépression jusque 60 km/h tempête tropicale de 61 à 120 km/h cyclone de catégorie 1 de 120 à 150 km/h cyclone de catégorie 2 de 150 à 180 km/h cyclone de catégorie 3 de 180 à 210 km/h cyclone de catégorie 4 de 210 à 250 km/h cyclone de catégorie 5 vents de plus de 250 km/h


Astuce


Les conditions d'observation d'une tempête se résument souvent à deux paramètres, la vitesse du vent et un gros coefficient de marée… Pour s'organiser, il suffit d'écouter la météo et de connaître le coefficient en fonction des phases de la lune (pleine ou nouvelle lune), lequel est renforcé lors des équinoxes. Les moments les plus impressionnants se produisent à marée haute, à la rencontre des vagues et de la côte (rochers, quais…).


Pour la météo et les prévisions :



Où voir les tempêtes ?


En France


Les caps, îles et autres bouts du monde sont des endroits propices pour l'observation des tempêtes ! L'idéal est de profiter d'un lieu ouvert mais protégé sur les houles d'ouest ou du nord-ouest. En suivant les plus élémentaires règles de prudence, il est possible de profiter pleinement de ce spectacle époustouflant. Nous avons épinglé les côtes de Bretagne, de Normandie ainsi que du Pays Basque en France ainsi que les côtes portugaises pour y admirer parmi les plus hautes vagues d’Europe, même par beau temps.



Toute la façade maritime européenne exposée au sud-ouest, au nord et au nord-ouest, est susceptible d’offrir des spectacles de mers démontées et de vagues fracassantes. Les caps et promontoires, les îles peuvent servir de lieux d'observation (Cap Lizard et îles Scilly au Royaume Uni en Cornouaille ainsi que les îles écossaises exposées à l’ouest : Skye, les Outer Hebrides (Hébrides extérieures), etc.




Normandie et Bretagne

Avec ses sites de grande beauté, ses caps et ses îles, la Bretagne est le terrain rêvé pour observer les tempêtes…


Cap de La Hague

Tout au bout du Cotentin, le Cap de la Hague avec le village de Goury offre ses paysages à apprécier par tous les temps…


Saint Malo

Les forts coups de vent et les tempêtes qui frappent parfois la cité corsaire engendrent des vagues qui, lors des marées hautes, viennent exploser le long des quais et s’infiltrent dans les rues… Le spectacle est fascinant et la foule se presse parfois, non sans danger, pour se faire peur, filmer et photographier la furie des éléments qui frappent les quais.

www.saint-malo-tourisme.com


Pointe du Raz

Ce bout du monde mythique (et grand site de France) est un vrai balcon avec ses vues sur le Raz-de-Sein (phares, île de Sein à l’horizon) où la force des courants prend parfois l'allure de torrents, ce qui lève une mer incroyable parfois même par petite brise! Alors par gros temps, spectacle prodigieux au menu !

www.la-pointe-du-raz.com


Les îles de Bretagne

Ouessant, Sein, Belle-île-en-Mer sont des avant-postes pour l'observation de la Manche dans tous ses états... et par tous les temps, spectacle garanti.

Bateaux pour Ouessant, Molène et Sein:


Île d'Ouessant

Royaume des phares et des balises, ce petit paradis est un régal pour une découverte de l'océan et des écosystèmes qui y sont liés, avec des ambiances et des paysages de grande beauté. Pour observer une tempête, il faut déjà être sur place ou s'y prendre à temps en partant de Brest ou du Conquet.


Il sera dès lors possible de profiter directement et en toute sécurité du spectacle des vagues et des éléments en furie… (Attention, il arrive que les bateaux qui effectuent les liaisons ne naviguent pas lors d’un avis de tempête.)



Île de Sein

A l'instar d’Ouessant, l’île de Sein offre également ses points de vue fantastiques…


Pays basque


Plus au sud, la côte de Biarritz et le Pays Basque voit parfois la vague Belharra se réveiller à l’horizon lors de conditions de houle particulières. La vague voit faire accourir les surfeurs les plus téméraires qui y trouvent un éphémère eldorado d’écume.


La région est souvent aux premières lignes lors des tempêtes qui génèrent leurs lots de vagues géantes qui viennent se fracasser sur les rochers notamment au pied du phare de Biarritz ou le long de la corniche et notamment au Rocher de la Vierge. Mais les lieux ne sont pas sans danger (et parfois fermés).



Portugal


Pour les plus hautes vagues d'Europe, les surfeurs aguerris connaissent la côte de Nazaré au nord de Lisbonne. Les vents de l’Atlantique y créent des houles énormes et les tempêtes y sont prodigieuses. Les plus hautes vagues d'Europe s'y produisent parfois et résultent souvent de tempêtes qui se sont produites au milieu de l'océan, où elles ont été créées par les vents forts lors de dépressions qui se déplacent vers le nord. Et ont eu le temps de générer ces houles impressionnantes qui déferlent sur les côtes.


Plus au sud, la superbe côte vicentine de l'Alentejo offre également ses balcons sur l’Atlantique, jusqu’en Algarve et au cap Saint Vincent, bout du Portugal et de l’Europe, petit bout du monde comme on les aime.


Ailleurs dans le monde…


Le monde compte une infinité de caps et de péninsules où observer les éléments qui se déchaînent, depuis les côtes du Royaume-Uni jusqu’à la région d’Ushuaia. Ajoutons également la côte (Océan Pacifique) du Canada et des USA.


Les Nord-Américains sont fort friands de tempêtes et des spectacles que ces dernières peuvent offrir le long des côtes du Pacifique. Tout un tourisme lié à ces phénomènes a vu le jour ces dernières années, notamment le long de la côte Pacifique des Etats-Unis et du Canada avec des lodges qui donnent sur l’océan.



Boîte à outils

Observer les Jet Streams : http://squall.sfsu.edu/scripts/jetstream_atl_model_fcst.html http://www.weathercharts.org/ Etat des vagues et de la mer http://fr.magicseaweed.com (Suivi notamment par les surfeurs)… Infos: www.cyclonextreme.com www.astrosurf.com (chercher onglet météo)

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