Tout d’abord, un petit rappel et un peu de vocabulaire pour s’y retrouver parmi ces animaux que sont l’élan, l’orignal, le renne, le caribou, le wapiti…
Pour faire simple, les élans vivent en Europe, les Orignaux au Québec et les mooses aux USA et au Canada anglophone. Mais il s’agit des mêmes animaux. Cela se corse dans les traductions, avec l’élan européen qui se dit elk en Anglais (mais moose en Amérique du Nord) tandis que le mot elk en Amérique du Nord signifie wapiti (une espèce qu’il n’y a pas en Europe mais qui ressemble à notre cerf)…
Élan (ou) orignal elk (en Europe)
Moose (en Amérique)
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Renne (ou) reindeer
Caribou caribou deer
Petit schéma comparatif du cerf, de l’élan et du renne
L’élan (orignal ou moose)
L’élan (orignal) mâle présente des bois aplatis « en éventail » et une poche poilue sous le menton, surnommée la « cloche » tandis que la femelle ne porte pas de bois.
L’élan est beaucoup plus grand que le renne, jusqu’à 2 mètres de hauteur au garrot, tandis que le renne ne fera que 1,6 m environ.
L’élan est plutôt solitaire en été et ne se verra en couple que durant la période de rut en automne (de mi-septembre à mi-octobre voire davantage) tandis que l’hiver verra des petits groupes se déplacer ensemble.
L’animal se meut facilement dans les zones inondées avec ses sabots légèrement palmés et ses pattes de haute taille. Il peut nager sur des distances parfois importantes. Il mange des feuilles, des pousses, des petites branches et peut gratter une neige épaisse pour y trouver sa nourriture.
Au mois de novembre, l’élan perd ses bois. L’hiver le voit rejoindre des petits groupes. L’élan se rencontre lors des voyages en Scandinavie dans la taïga et les forêts mais on peut l’observer parfois simplement le long des routes…
La Scandinavie compte des centaines de milliers d’élans ce qui ne va pas toujours sans problème car un adulte peut consommer quotidiennement jusqu’à 30 kg de matière végétale, constituée souvent de jeunes rameaux, de feuilles et d'écorces.
Ce qui cause des dégâts importants parfois à certaines forêts, sans oublier l’agriculture. Ajoutons le danger de collision avec les voitures. Comme les élans ne connaissent quasi aucun prédateur, ces animaux sont chassés annuellement pour en réguler le surnombre, ce qui fait qu’en Suède par exemple, ce sont 90.000 élans qui sont abattus chaque année.
Mais les voir dans la nature est toujours un spectacle passionnant.
Où voir les élans (et les rennes)?
Bien que l’on puisse croiser des élans dans toute la Scandinavie, nous épinglerons des lieux où ceux-ci s’observent en troupeaux, notamment en Suède. Ce pays compte une population estimée entre 300.000 et 400.000 individus, soit la plus importante population d’élans dans le monde.
1) Parc de Sarek en Suède (Laponie)
Quoi : parc de 2000 km²
Quand : Fin du printemps, été et début de l’automne
Au nord du pays et au cœur de la Laponie, avec une surface d’environ 2000 km², ce parc extraordinaire fut créé en 1909. Il se trouve dans la zone la plus montagneuse de Suède, les Alpes scandinaves et se présente sous forme de reliefs et d’une multitude de glaciers et de petites vallées parcourues d’innombrables torrents qui se faufilent dans des terrains souvent escarpés.
Il n’y a pas de sentier ni chemin balisé. C’est l’aventure totale. Le parc est contigu à deux autres parcs nationaux de Padjelanta et de Stora Sjöfallet ainsi que la réserve naturelle de Sjavnja. Le parc de Sarek est traversé par la rivière Rapaätno et la vallée de Rapadalen (lieu de rencontre avec les élans).
Un peu au bout de l’Europe et du monde, cet endroit isolé est sauvage et pas facile d’accès. Il n’offre aucune infrastructure au visiteur qui découvrira cependant des paysages dignes d’Amérique du Nord.
Pour le découvrir, les voyageurs seront obligés d’envisager des séjours de plusieurs nuits en bivouac pour visiter cette immensité considérée comme… la plus grande zone encore vierge d’Europe. Mais quelle merveille !
Carte schématique des parcs nationaux de Sarek, Padjelanta (1)
et Stora Sjöfallet (2)
ainsi que la réserve naturelle de Sjavnja (3) avec Nature Laponia (NL)
(G) Gällivarre (P) Porjus (H) Hutthán
Au cœur du parc et le long d’une quarantaine de kilomètres, la vallée de Rapadalen accueille chaque automne les élans durant leur période de rut où, moins farouches, ces animaux se laissent relativement approcher, occupés qu’ils sont à séduire les femelles.
La région du Sarek est habitée par des petites communautés Samis (Lapons) depuis des temps immémoriaux. Les Samis ont l’autorisation d’y pratiquer l’élevage du renne dans certaines parties du parc, mais les troupeaux de rennes que l’on voit sont quasiment libres en pleine nature, même si semi-domestiqués.
Le parc de Sarek est également un lieu de passage pour les rennes même si la principale zone de pâture de ces animaux en été se trouve dans le parc voisin de Padjelanta.
L’entrée du parc se fait notamment à Huhttán/Kvikkjokk, qui a un centre d’interprétation le Laponia naturum à Stuor Muorkke (Stora Sjöfallet) avec des informations sur les parcs de Sarek/Padjelanta/Badjelánnda.
Une station permet de se loger en périphérie du parc (avant et après une randonnée aventure)
Les opérateurs
Wildsweden organise des séjours d’une semaine au cœur du parc avec guide à partir de 21.500 SEK (2.210,00 €). Le programme inclut la… dépose en hélicoptère, question de gagner du temps dans ce massif hallucinant de beauté pour être directement au vif du sujet. Quatre nuits sous tente et deux nuits en guest house sont prévues.
Infos supplémentaires :
Ours brun, glouton, lynx
Aigles
Glaciers
Aurores boréales
2) Skinnskatteberg (centre de la Suède)
Quoi : parc constitué de lacs et de zones humides parsemées de forêts
Quand : d’avril à fin septembre
GPS: 59° 48.311′ N / 15° 43.718 E
A deux heures de route depuis Stockholm (S) et plus facile d’accès que le Sarek, le parc et la région de Skinnskatteberg permettent d’observer facilement des petits groupes d’élans, castors, chevreuils et parfois les loups.
Le Kolarbyn Ecolodge est une petite structure hôtelière tout près du parc (à Bergslagen) sous la forme de huttes avec de nombreuses sorties organisées avec guides.
Autres infos :
Loups
Castors
Grues
Petits mammifères et oiseaux
A propos des rennes…
Les rennes que l’on observe sont la plupart du temps élevés et semi-domestiqués. Même en troupeaux dans la nature, ils sont souvent sous le contrôle des éleveurs, comme les Samis en Laponie, notamment dans le parc national de Sarek (voir plus haut) où ces derniers ont le droit ancestral de les faire transiter.
Toutes sortes de visites et d’approches sont possibles en toute saison, depuis les fermes d’élevage avec au programme diverses sorties parmi les rennes. Il existe néanmoins des animaux encore sauvages, notamment en Norvège où plus du quart des rennes sauvages de ce pays vivent dans le parc du Hardanger (Hardangervidda).
Mais les chances de l’observer y sont très faibles car très aléatoires vues les dimensions de ce parc aussi grand que la Corse avec ses 8000 km². A moins d’avoir beaucoup de chance et/ou de temps pour les suivre, des petits groupes sont visibles parfois de loin, car ces animaux sont craintifs.
Il faut savoir également que les rennes sauvages évoluent sur ce plateau d’altitude où ils peuvent être chassés, contrairement aux rennes en Laponie. Le parc peut être traversé en voiture le long de la National Park Route.
Infos :
Oiseaux et petits mammifères