Apparenté aux ours dont il est une espèce, le Panda géant (Ailuropoda melanoleuca) a toujours vécu dans le centre de la Chine, au cœur des forêts de bambous qui poussent dans les régions montagneuses des provinces du Sichuan, Gansu et Shaanxi, ainsi qu'à l'est du plateau tibétain, à des altitudes élevées, entre 1 800 et 3 000 mètres.
En 2014, il en restait à peine 1864 individus (selon les données fournies par les autorités chinoises et le WWF).
Au vu des menaces qui pèsent sur cet animal et son milieu, les autorités chinoises ont dû créer des réserves pour sauvegarder cet emblème de la Chine, dont le WWF (Fonds mondial pour la nature) a également fait son symbole.
Avec ses allures de grosse peluche blanche sympathique maquillée de noir, le panda est un animal passionnant à découvrir et à observer.
Un étrange paradoxe fait qu'il devrait être carnivore comme ses cousins les ours mais il n'en est rien.
Il est essentiellement végétarien et ne mange quasiment que des pousses de bambous. L'explication pour ce régime alimentaire tient à la mutation d'un gène qui le priverait de savourer et d'apprécier la viande…
Et donc d'en rechercher. Le panda se contentera dès lors de manger ce qu'il a à portée de main en abondance, le fameux bambou. Au cœur d'un garde-manger plantureux, il va profiter des tiges de bambou qui composent plus de 90% de sa nourriture.
Autre paradoxe: il va mettre des heures à digérer une petite partie seulement de la cellulose contenue en grandes quantités dans sa nourriture (il peut manger entre 12 et 15 kilos de bambous par jour, une nourriture peu énergétique).
Grâce à un sixième doigt qui lui sert de pouce, le panda peut utiliser ses pattes avant comme des mains et saisir les bambous avant de les manger.
Enfin, une des particularités majeures de cet animal hors du commun est d'avoir un taux de natalité très bas.
Les pandas ne peuvent s'accoupler que quelques jours par an, la femelle n'étant réceptive que durant ce court laps de temps. Inutile de préciser que cela rend les chances de reproduction plus difficiles.
A fortiori quand l'appétit sexuel de monsieur n'est jamais des plus vigoureux. Heureusement, quand cela a marché, la mère donnera naissance à deux petits.
Mais elle ne s'occupera que d'un seul, condamnant d'emblée l'autre rejeton… Il va de soi qu'en captivité, le second bébé panda sera pris en charge par les services vétérinaires.
Et par un jeu subtil d'odeurs, ils seront régulièrement échangés sans que la mère ne s'en aperçoive.
Résultat, les deux petits vont grandir et donner des adultes magnifiques.
Ceci dit, dans la plupart des cas, c'est l'insémination artificielle qui est utilisée en captivité, vue la paresse sexuelle de notre gros nounours.
Ce qui fait que de plus en plus de pandas naissent et sont élevés en captivité. Par ailleurs, ces animaux sont considérés comme une carte de visite de la République populaire de Chine, voire comme un enjeu économique, symbolique et politique…
Bon nombre de pandas ont été offerts ou prêtés (la plupart loués à prix d'or) aux grands zoos occidentaux, avec l'assentiment des autorités de Pékin.
Début 2015, il y avait 47 pandas géants vivant hors de Chine dans 19 zoos et 14 pays. En 2017
Il faut dire que cet animal sympathique est une star universelle qui garantit l'engouement des foules et la rentabilité des parcs ou des zoos qui les accueillent.
Ceci dit, on aimerait bien que la Chine soit aussi respectueuse avec la plupart des autres espèces animales qu'elle abrite sur son territoire…
Un autre défi rencontré dans la nature par cet animal est le fait que dans leur cycle complexe, les bambous fleurissent rarement (une fois entre 10 ans ou un siècle) puis meurent et se dessèchent.
Il arrive parfois que des forêts entières fleurissent en même temps pour mourir ensuite.
Elles ne permettent plus au panda de s'y nourrir. Il faudra quelques années pour que les bambous se régénèrent.
Le panda doit donc changer de lieu de vie, mais le morcellement de la forêt l'en empêche ou il risque d'entrer en conflit avec d'autres pandas sur leur territoire.
La Chine compte actuellement 67 réserves naturelles où vivent les pandas, la plupart dans le Sichuan. Elles se trouvent à cheval sur les hautes collines des monts Qinling ou Minshan.
Il est très difficile voire impossible de les y observer.
Car pour avoir la chance minimale d'observer ces animaux en pleine nature, il faudra obtenir des autorisations pour faire une incursion dans une des réserves situées dans les forêts où les derniers pandas vivent en liberté.
Et ce n'est jamais garanti même s'il y a des tours organisés où l'on peut voir de nombreuses espèces animales (ce qui est déjà pas mal)… mais quasiment jamais le panda.
Bref, peu de chances d’observe cet animal qu’en dehors d’un zoo ou d’une petite réserve où ils se trouvent dans de vastes enclos.
En noir sur la carte, les dernières zones où survivent les pandas au cœur du Sichuan (75%), ainsi que dans les provinces de Shaanxi (20%) et Gansu (5%)
Dans les endroits décrits ci-dessous, il ne s’agit pas de pandas sauvages vivant dans des conditions naturelles mais bien de pandas
Où : à Chengdu et environs
Quand : toute l'année (mais très pluvieux en été, sec en hiver)
Dans la plupart des cas, ce sera direction la province du Sichuan et la ville de Chengdu. Pour les approcher de près, les passionnés peuvent s'inscrire à des séjours bénévoles à Bifeng, même si là également, il vaut mieux s'inscrire en basse saison vu le succès de l'opération...
Avec ses dix millions d'habitants, Chengdu est à l'image du pays: gigantesque, fort peuplée et se développant de manière continue et parfois anarchique, phagocytant les campagnes environnantes, les cultures de riz et les forêts avec son lacis d'autoroutes et d'échangeurs qui raccordent les nouvelles cités-dortoirs. Surnommée ville des hibiscus, Chengdu est également considérée comme la capitale des… pandas.
Cependant, ceux que vous observerez ne le seront jamais en pleine nature, mais dans la lisière aménagée des oasis urbaines ou près de grandes parcelles forestières (Bi Feng Xia).
Celles-ci sont des zones de protection mais pas vraiment des parcs nationaux ni des zoos… Ou alors un peu tout de cela à la fois. Mais ce sont quasiment les seuls endroits qui donnent une chance de les observer dans un lieu presque semi-naturel.
Et vu le nombre de visiteurs, l'impression d'être dans un zoo risque la plupart du temps de décevoir. Même si des efforts sont faits pour rendre les lieux plus accueillants.
1) Chengdu (Giant Panda Research Base)
Où : à Chengdu
Quoi : parc
Quand : toute l'année (saison plus sèche de mars à juin et de septembre à novembre; l'hiver est frais, humide et brumeux)
Ce centre qui fut fondé en 1987 a débuté avec le sauvetage de six pandas en danger dans la nature.
En 2008, déjà 124 jeunes étaient nés dans le parc qui est devenu la référence en Chine pour la sauvegarde de cette espèce.
Pour le visiter, l'idéal est de le faire le plus tôt possible le matin, quand les pandas ne font pas encore la sieste et ne fuient pas devant les foules qui vont déferler, au pays du milliard quatre cents millions d'habitants…
Ouvert toute l'année de 7:30 à 18:00 h
Entrée: 58 CNY (8 € environ)
A propos de Wolong
C'était l'un des endroits où l'on pouvait encore voir les pandas dans un milieu presque naturel.
Hélas, le tremblement de terre de Wenchuan en mai 2008 a créé de gros dégâts aux infrastructures d'accueil et au parc lui-même, qui a été fermé.
Tous les pandas ont été transférés à Bifeng. Mais les autorités réhabilitent le parc et envisagent de le rouvrir le plus rapidement possible. A suivre.
2) Bi Feng Xia Panda Center
Quand : la basse saison (pluvieuse) est idéale, paradoxalement, pour éviter les foules.
Ya'an est surnommée cité de la pluie… C'est dire qu'il pleut beaucoup même si cette période est souvent la plus propice pour voir les pandas de près dans la base de Bi Feng Xia (ou Bifengxia).
A une vingtaine de kilomètres de Ya'an et à 150 km de Chengdu, le parc est situé au pied des premières grandes vallées himalayennes.
La réserve des pandas de Bifengxia (Bifengxia Panda Center) abrite 80 pandas et est constituée de collines couvertes de nombreuses espèces de bambous.
Les lieux sont traversés par des magnifiques cascades au cœur d'un paradis luxuriant aux paysages époustouflants, jouant entre les brumes et les lumières.
Avec l'arrivée des pandas de Wolong, le parc a dédoublé ses activités ce qui fait qu'aujourd'hui, la réserve de Bifengxia abrite le plus grand nombre de pandas au monde.
Dont quelques pandas (dont la visite de la nurserie fait courir les foules au sens propre comme au sens figuré) ont été expatriés vers des parcs comme les deux petits derniers l'ont été à celui de Pairi Daiza, en Belgique.
Pour ceux qui veulent voir les pandas de plus près et un peu partager la vie de ces animaux, même si ce n'est pas en pleine nature, l'idéal est d’effectuer un séjour grâce au bénévolat (d’un jour à plusieurs semaines) avec les équipes de base (langue anglaise) pour s’occuper des tâches quotidiennes : nourrissage des animaux, nettoyage, étude et découverte de la vie des pandas.
Selon la saison et le nombre de bénévoles (payants…), il y a plus ou moins de travail et de temps passé auprès des animaux…
Entre déceptions et souvenirs inoubliables, selon les équipes et le travail à faire, chacun y vivra sa propre expérience, mais en général, celle-ci est positive.
L'idéal est de passer par une agence locale via laquelle il est possible de corriger certaines lacunes dans l'organisation ou le timing.
Il est également possible aux bénévoles de se faire prendre en photo, un bébé panda dans les bras, à des prix élevés (qui varient de 500 à 850 US$) pour quelques minutes ou davantage…
Hélas, inutile d’insister sur le caractère pernicieux de cette activité commerciale qui dénature les pandas et les accoutume à l’humain, ainsi que sur le fait qu’on ne trouve sur place aucun panda réellement sauvage…
Infos: pandavolunteers@gmail.com
Des sentiers parcourent les environs de la réserve et permettent de rejoindre une rivière pour la randonnée dans les gorges de Bifengxia.
Cette balade au cœur de gorges est magnifique et dure de 2 à 3 heures. Elle offre de superbes vues sur des cascades, des torrents et des bassins au cœur d'une végétation luxuriante.
Et le Panda roux?
Si le Panda géant est l'emblème également d'une idée de la nature et de sa protection, son cousin, le Petit Panda ou Panda roux (Ailurus fulgens) ressemble davantage à un Raton-laveur, à un lémurien ou à un renard… (d’ailleurs, Renard de feu est un de ses noms chinois)…
Il vit quasiment dans les mêmes régions de Chine que lui et se nourrit notamment de bambous mais est davantage omnivore.
Cette espèce n'est pas directement en danger sinon le fait que son habitat s'effiloche petit à petit.
Boîte à outils www.save-the-pandas.com www.pandanews.org www.pandasinternational.org Pour l'anecdote, comme son nom l'indique, il existe même un Panda Hotel qui sert le panda "à toutes les sauces", de la chambre à coucher aux sets de table, avec le service, les animations, le costume du personnel… Un peu kitsch mais soit. Pour les Chinois, le panda signifie amour, bonheur, chaleur et nature… Un tour opérateur qui organise parfois des voyages pour voir les pandas dans la nature http://greatbeartours.com/panda-trip-itinerary.htm Un site très intéressant (présenté par Jérôme, un Chengdu Pambassadeur (représentant attitré et officiel de la cause des pandas…): www.pandas.fr