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Ours polaire, géant blanc. Où et comment le voir ?



Au sommet de la pyramide alimentaire arctique, l'ours polaire (ou blanc) est le plus imposant des mammifères terrestres carnivores (davantage que le lion ou le tigre) allant parfois jusqu'à 500 kg, voire exceptionnellement 700 kg pour certains mâles. Dressé sur ses pattes arrière, sa taille peut flirter avec les trois mètres.


Avec une espérance de vie entre 15 et 18 ans, l'ours est intimement lié à la banquise et parfaitement adapté à ce milieu naturel, situé autour du pôle Nord et de l'océan arctique dont la banquise recouvre (de moins en moins) une bonne partie de cet océan. L’ours polaire est de ce fait considéré par certains scientifiques comme un mammifère… marin.


Pour supporter des températures très basses, l'animal possède une épaisse fourrure et une couche de graisse conséquente. Sa survie dépend de la banquise sur laquelle il chasse et se repose. Il s'y nourrit surtout de phoques mais ne dédaigne pas quelques poissons ou oiseaux. Ce géant aux pieds d'argile incarne les animaux en première ligne sur le front du changement climatique.


La survie de cet animal est en effet directement menacée par le réchauffement dont il est un des symboles, avec ses compagnons d'infortune confrontés aux autres défis écologiques, présents et à venir, ici et ailleurs comme les gorilles, les orangs-outans, certains cétacés... En plus du réchauffement, l'ours souffre de l’empiétement de l’homme sur son territoire ainsi que de la chasse illégale (ou légale). Sans oublier parfois la présence de contaminants chimiques dans ses proies.


Banquise et survie


Les populations d'ours polaires connaissent un déclin permanent, lequel met l'espèce en danger, avec des chiffres de 25.000 à moins de 20.000 individus en quelques années. Le réchauffement climatique y est pour beaucoup puisqu'il il retarde, ou amoindrit, la formation de la banquise.


Or celle-ci sert à l'ours de point de départ et de repos au grand large, donc loin de la terre ferme. C’est de là qu’il atteint son garde-manger, à savoir les phoques qui nagent en dessous de la banquise et qui émergent pour respirer ou se reposer. Ces derniers sont facilement attrapés.


Il y a également le problème des phoques qui naissent dans des cavernes de glace aménagées par les femelles dans la banquise. Et dont la fragilité diminue le taux de survie des jeunes, lesquels deviennent une ressource facile mais… moins abondante pour les ours.


De plus, comme cette période de chasse est écourtée, les ours polaires ne parviennent plus à emmagasiner assez de graisse jusqu'à l'hiver suivant... Paradoxalement, l’hiver n’est pas la saison à risque pour l’ours polaire (grâce aux proies plus abondantes) mais bien l’été, lorsque la banquise se réduit et que les phoques sont au large : les ours se rabattent sur les rivages pour y manger même des baies ou des détritus abandonnés par les humains (cf. Churchill au Canada)


Et si les femelles ne stockent pas assez de graisse, elles ne mettront pas bas dans de bonnes conditions. Et ainsi de suite. Bien qu’ils soient de bons nageurs et parfaitement à même de se déplacer entre les blocs de glace sur de grandes distances et dans des eaux glaciales, il faut à ces ours des périodes de repos.


On a de ce fait retrouvé des ours en totale perdition ou noyés au large, épuisés de n'avoir pas trouvé la banquise salvatrice. Le réchauffement pourrait donc rapidement les mener à l’extinction, à moins que ceux-ci ne se rabattent en nombre sur la terre ferme pour une survie aléatoire. Des voix s'alarment et annoncent la disparition de ces animaux magnifiques avant… 2050 !


Où observer les ours polaires?


Il est possible d'observer les ours polaires en Europe, aux îles Svalbard (entre la Norvège et le Groenland) ainsi qu’au Groenland ou à Churchill, au Canada… Là-bas également, les budgets sont conséquents car les lieux qui sont victimes de leur succès voient les prix flamber. Il est impératif de réserver longtemps à l'avance.



Churchill, Baie d’Hudson, Canada


Où : Province canadienne du Manitoba, au bord de la baie d'Hudson

Quoi : La ville et le cap Churchill sont considérés comme la "capitale mondiale de l'ours polaire"

Quand : en octobre et novembre


En été et jusqu'à la fin de l'automne, où les observations se font dans des conditions presque hivernales (l'idéal est d'octobre à mi-novembre environ.)


De nombreux opérateurs de tourisme organisent des accueils et des sorties d'observations dans des véhicules tous-terrains (tundra-buggies) surélevés et protégés, un peu à l'instar de safaris en Afrique.




Churchill est la région la plus méridionale au monde pour observer l'ours polaire et cela s'explique par la présence de la baie d'Hudson où les ours viennent à terre dès la fin de l'été.


Fin juillet ou début août en effet, quand les glaces du sud de la baie d'Hudson ont complètement fondu, les ours sont obligés de regagner la terre ferme où ils vont passer quelque temps à vivre sur leurs réserves, du fait qu'ils ne chassent quasiment pas à ce moment.


Plus tard, quand l'hiver arrive, ils vont se réfugier dans une tanière improvisée creusée dans la neige même si l’Ours polaire reste actif en hiver, sauf par période de très mauvais temps. Seule la femelle se façonne un abri pour mettre bas, souvent des jumeaux. Mais avant cela, une courte période d'un mois et demi va permettre de les observer se déplaçant sur la terre enneigée ou sur la nouvelle banquise en formation.


Quand il y a trop d'ours autour de Churchill, des services de protection les attrapent, les anesthésient, les identifient et les transportent à quelques centaines de kilomètres de là… dans de grands filets accrochés à un hélicoptère.

Le voyage de Winnipeg à Churchill (environ 1000 km) coûte 700€ environ A/R minimum en avion, voire… 1000€ en train (compter 30 heures!) Les logements sont chers à Churchill et il faut réserver à l'avance… L'idéal est d'acheter un forfait dans une agence en Europe ou sur internet mais il faudra compter 4 à 5.000 euros pour un séjour.


www.churchillwild.com/adventures/birds-bears-and-belugas/dates-rates/



Archipel de Svalbard


Où : archipel de Svalbard (incluant l’île de Spitzberg), Norvège

Quoi : paysages de montagnes et collines, plateaux désertiques et banquise

Quand : du printemps à l’automne

Entre 74° et 81° de latitude nord, situé entre le Cap Nord et le pôle, l'archipel norvégien de Svalbard (parfois erronément appelé Spitsberg du nom de l’île principale) abrite une faune exceptionnelle qui s’y observe: cétacés, oiseaux en été, renards polaires, rennes et bien-sûr, l’ours polaire.


Des voyages y sont organisés au cœur de ses paysages de glaciers (presque deux tiers du Svalbard sont recouverts de glaciers notamment l’Austfonna sur Nordaustlandet) ainsi que près des côtes et de la banquise. L’archipel grand comme le Benelux décline plus de 62 050 km² en trois îles Spitsbergen, Nordaustlandet et Edgeøya.


Le tour-opérateur français Grand Nord Grand Large y organise un voyage annuel, de 13 jours en autonomie totale, dont 4 à 5 jours sur la banquise, entre les baies d’Inglefjeld, d’Agardh et de Duner, avec en prime des vues extraordinaires sur les montagnes et les glaciers, sans oublier les icebergs.


Un transfert en chenillettes permet de déposer les participants loin des sentiers battus (par les motoneiges) pour la poursuite du raid en ski de randonnée. Ensuite, l'itinéraire parcourt la Terre de Heer et la Terre de Sabine, deux zones glaciaires situées à l’est de Longyearbyen.


Ce voyage se fait en toute autonomie et en bivouac. Mais aucune garantie d’observer les ours, sinon de loin ou depuis la mer.

Infos sur: www.gngl.com


Des croisières autour de l’archipel ou en partie sont organisées par cet opérateur (en anglais) Spitsbergen Travel



Autres espèces d’ours (malais, lippu et à lunettes…)


A moins d'avoir la chance de participer à des missions scientifiques ou beaucoup de bol lors d'une randonnée, ces trois ours méconnus sont très difficiles à observer dans leur milieu naturel. Et ces trois espèces sont menacées de disparition.


L'ours à lunettes est l'unique espèce présente en Amérique du Sud où il survit dans les Andes, souvent à des altitudes élevées. Du fait de la fragmentation de son habitat, l'avenir de l'espèce est compromis, avec de la consanguinité et moins de deux mille individus encore en vie.


L'ours malais ou des cocotiers est le plus arboricole de tous les ours. Il survit dans les forêts tropicales d'Asie du Sud-est, en Thaïlande et au Myanmar ainsi qu'en Malaisie. L'ours lippu vit surtout en Inde et peut s'observer dans quelques parcs, comme celui de Pench.


Mais il est en voie rapide de disparition suite à la disparition des forêts. Il mange des termites en quantité, des insectes ainsi que des larves et parfois du miel. Ses longues lèvres lui servent à happer les insectes


Quant à l’ours noir, ce malheureux animal est traqué ou élevé dans des conditions horribles pour sa bile, dont le malheur est de servir la « médecine » chinoise (alors qu’une molécule analogue est produite en laboratoire). Un scandale éhonté.

C’est lui qui aurait inspiré… l'ours Baloo de Rudyard Kipling pour son livre de la jungle.


Et le grolar ?


Probablement à cause d’une diminution des populations d'ours polaires, il arrive de plus en plus souvent que ces derniers s’accouplent avec des grizzlys. Les petits sont appelés "pizzly", "prizzly" ou… "grolar". Ces hybrides ne sont pas très bien adaptés à des températures extrêmes et se révèlent moins bons nageurs que les ours polaires.


Ours kermode


Sous-espèce plutôt rare de l'ours noir, l'ours kermode (Ursus americanus kermodei) vit au Canada, dans la forêt pluviale de la fabuleuse côte de Colombie-Britannique. Une petite proportion des kermodes a un pelage blanc, mais cette particularité n'a rien à voir avec l'ours blanc, une espèce différente.


Ce pelage blanc n'est pas de l'albinisme non plus, mais est une manifestation de l'émergence d'un caractère récessif dû à un gène qui donne le leucitisme (coloration blanche). Du fait de cette couleur, l'ours kermode est particulièrement vénéré par les Amérindiens et (en principe) interdit à la chasse !



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