Les vagues de la lune
Phénomènes directement liés aux marées et à leur intensité, les mascarets sont des ondes (qui déferlent en vagues parfois violentes) et qui remontent certains fleuves et estuaires.
Le mascaret trouve son origine dans les courants dus à la marée montante qui s'opposent au débit d’un fleuve.
On dénombre une cinquantaine de mascarets dans le monde (en anglais « tidal bore » ou tidal wave). Le phénomène varie en fonction de l'intensité de la marée et du débit du fleuve.
Le mascaret est atténué quand le débit est important, après des pluies ou en saison hivernale et printanière par exemple, ainsi que par la configuration des berges et des rives.
Il est plus important quand le niveau des eaux du fleuve est faible (en fin d’été et à la fin de l’été après la période plus sèche dite « d’étiage »).
La force de certains mascarets est parfois impressionnante, surtout lors des grands coefficients de marées (voir chapitre grandes marées) qui se produisent au moment des équinoxes.
Les mascarets ne se créent que sur les fleuves qui ont un débit conséquent et une profondeur relativement faible avant leur embouchure.
Qu'elles soient déferlantes ou non (on parle de mascarets déferlants ou ondulants), les vagues qui arrivent de la mer rattrapent les premières et se superposent, ce qui amplifie le phénomène (interférence constructive).
Durant les forts coefficients, le processus se renouvelle à chaque marée montante, à savoir toutes les douze heures.
Où voir les mascarets dans le monde ?
Nul besoin d’aller loin, La France avec la Gironde et ses affluents nous en offrent de superbes (comme à Saint-Pardon).
Plus loin, cela se passe en Angleterre avec la Severn (5), le Canada (6) et l’Alaska (7). Les mascarets les plus spectaculaires se déroulent sur le fleuve Amazone au Brésil (8) et en Chine (9).
Il se produit également des mascarets sur l'Indus au Pakistan ainsi qu’en Inde, aux embouchures du Gange, du Brahmapoutre et de la rivière Hooghly ; à Batang Lupar en Malaisie, aux embouvhures des rivières Styx et Daly en Australie ; sur les rivières du Petitcodiac, Shubenacadie et Salmon au Canada, dans la baie Cook Inlet en Alaska, à Pungue au Mozambique ainsi que sur le Mékong…
Précautions d’usage pour l’observation des mascarets
Ne pas trop s’approcher des berges : la première vague du mascaret peut varier en hauteur et s’amplifier le long de certaines rives et devenir dangereuse en déferlant (on ne l’entend pas toujours arriver). Toujours privilégier un endroit sûr et en hauteur
Les horaires des mascarets (ainsi que les hauteurs de ces derniers) peuvent présenter des variations de quelques minutes (voire dizaines de minutes) et de hauteur selon le débit du fleuve et les conditions de marée par rapport aux prévisions.
Sur l’eau (kayak, barque, catamaran, etc.), bien connaître ses limites et ses connaissances du matériel ainsi que de la dangerosité potentielle de la vague ; avoir l’équipement de survie (combinaison, brassières, etc.)…
Les surfeurs et « supers » doivent tenir compte des dangers inhérents à certaines rivières (troncs d’arbre, branches…) ainsi qu’aux dangers inhérents à certains mascarets (force et vitesse)
En Amazonie, des accidents ont eu lieu au niveau… morsures et infections par des parasites (combinaison vivement recommandée)