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Lémuriens, peluche en danger

Dernière mise à jour : 28 déc. 2021

Lémuriens, peluches en danger



Qu’ils s’appellent indri-indri, hapalémur gris, propithèque de Verreaux ou à diadème, microcèbe, sifaka danseur, maki catta… les lémuriens semblent avoir été baptisés par un capitaine Haddock en furie.


Ces petits mammifères sympathiques sont synonymes de Madagascar, surnommée parfois « l'île aux lémuriens », du fait qu'elle est la seule île au monde où ils sont présents à l'état naturel.


Il existe également une espèce de lémurien au Comores, le Maki de Mayotte (Lemur fulvus mayottensis) mais on ignore s’il fait partie de la faune naturelle ou s’il y fut importé dans le passé.


Toujours est-il qu’il est aujourd’hui considéré comme une sous-espèce distincte. Les lémuriens sont des mammifères et des primates arboricoles, à savoir des cousins des singes.


Presque tous vivent dans les arbres même si certaines espèces ne dédaignent pas de s'aventurer au sol.


Certains lémuriens sont essentiellement diurnes et d'autres nocturnes ou crépusculaires. Ils sont un plaisir à photographier avec leur fourrure épaisse et leur pelage coloré, leur masque facial, leur petit museau et leurs grands yeux étonnés (dont la taille indique leurs habitudes diurnes ou nocturnes).


Ils sont parfois une longue queue, ou pas, selon qu'ils doivent s'équilibrer lors de leurs déplacements acrobatiques d'arbre en arbre. Plus ou moins farouches, ils sont visibles facilement dans quelques parcs nationaux et réserves ainsi que de nombreux milieux boisés de cette grande île de l'Océan Indien.


On en dénombre 101 espèces avec de nombreuses sous-espèces (ou races). Si des découvertes ont encore lieu au fond des forêts (ou ce qu’il en reste, hélas), l'ensemble des lémuriens n'a pourtant pas un avenir très rose.


Dix espèces sont en danger critique d'extinction. Elles sont en tête d'un cortège d'une vingtaine d'espèces menacées, suivies d'une quinzaine au stade de la vulnérabilité et ainsi de suite, sans compter les nombreuses espèces déjà disparues. Une horrible déforestation (pour les essences précieuses et la production de charbon de bois, la mise en cultures) s’ajoute aux feux de brousse, à la recherche d'or et de pierres précieuses.


De quoi contribuer à la dégradation du milieu forestier malgache, sans oublier le braconnage. Ajoutons le grand taux de natalité ainsi que de pauvreté de l'île, la corruption et l'instabilité politique…


Et voilà ce qui explique le pillage des ressources naturelles et la terrible vulnérabilité des parcs même classés.


Des voix prédisent même la disparition de quasi tous les lémuriens sauvages dans moins de trente ans si aucune solution n'est apportée.


En attendant, des passionnés, des ONG, des universités se battent pour leur cause. Quoi qu'il en soit, les amateurs de lémuriens et autres photographes ne doivent pas bouder leur plaisir d'approcher ou de tenter de rencontrer ces animaux tellement attachants.


Les lémuriens sont un ensemble complexe d'espèces et races. On pourrait comparer l'ensemble des 101 espèces de lémuriens à une réunion de famille dont les membres sont tous, à différents niveaux, cousins, cousins germains, frères et sœurs (genres et sous-genres) et parents plus lointains (espèces et sous-espèces)… (pas plutôt le contraire ?)


Les professionnels et amateurs les plus passionnés n'en observeront de toute façon qu'une vingtaine, voire à tout casser, une petite trentaine d'espèces différentes (parmi celles qui sont observables).


Une nomenclature très compliquée et sujette à discussions d'experts classe ces animaux dans des ordres, des sous-ordres et des familles parfois très complexes.

Pour simplifier, les lémuriens font partie de l'ordre des primates (cousins des singes) et du sous-ordre des strepsirrhiniens… Lequel comprend deux infra-ordres: les lorisidés (animaux apparentés qui vivent également en Afrique et en Asie) les lémuriformes dont font partie les lémuriens. Ces derniers se répartissent en 5 familles, 15 genres et 101 espèces. Sous-ordre (ou infra-ordre) des lémuriformes: Famille des Cheirogaleidae (5 genres) Allocebus: chirogale à oreilles velues et allocèbe (1 espèce) Cheirogaleus: chirogales (5 espèces) Microcebus: microcèbes (18 espèces) Mirza : microcèbes (2 espèces) Phaner : lémurs à fourche (4 espèces) Famille des Daubentoniidae : 1 seul genre (aye-aye) et une seule espèce, le Daubentonia (aye-aye) Famille des Indriidae (3 genres) Indri : indri-indri (1 espèce) Avahi : avahis (9 espèces) Propithecus : sifakas (9 espèces) Famille des Lemuridae (5 genres) Eulemur : lémurs vrais (12 espèces) Hapalemur : lémurs bambou (5 espèces et 3 sous-espèces) Lemur : lémur catta ou maki (1 espèce) (ring tailed lemur) Prolemur : grand Hapalémur (1 espèce) Varecia : makis varis (2 espèces, 3 sous-espèces) Famille des Lepilemuridae (1seul genre) Lepilemur (26 espèces)…


Le nom lémurien dérive des « lémures », ces fantômes et esprits de la mythologie romaine. On devine vite pourquoi avec leurs grands yeux (surtout ceux aux mœurs nocturnes) qui leur permettent de voir dans l'obscurité.


Comme dit plus haut, ces animaux comptent une centaine d'espèces, inféodées à Madagascar où aucun autre primate (qu'il soit petit ou grand) n'a jamais vécu, ce qui a permis leur survie et leur évolution.


Une des caractéristiques qui distingue les lémuriens des autres primates est la présence d'un peigne dentaire (ensemble de 6 dents allongées et orientées vers l'avant) qui leur permet notamment de sucer la sève des arbres dont ils se nourrissent (pour la plupart des espèces) et accessoirement à s'épouiller.


Le plus petit des lémuriens a la taille d'une souris: c'est le microcèbe (ou microcèbe Berthae) pesant à peine 30 grammes. Le plus grand, l'indri (ou indri-indri) peut peser jusqu'à 9 kg. Mais des espèces disparues étaient encore plus imposantes…


Les lémuriens sont des êtres sociaux qui vivent en petits groupes. Ils communiquent avec des vocalisations sous formes d'étranges cris (comme des trompettes d'enfants pour l'Indri) ainsi qu'avec des odeurs.


Ils peuvent connaître de petites phases de léthargie selon les saisons et leur régime alimentaire est composé de fruits et de feuilles, de gomme et de sève.


Ils occupent parfois des niches distinctes dans les mêmes forêts. Certaines espèces ne vivent que dans certaines régions de Madagascar, d'autres se trouvent dans toutes les forêts.


Où:

De nombreux parcs et zones boisées accueillent diverses espèces. Selon la taille des arbres et leur comportement diurne ou nocturne, ces espèces seront plus ou moins facilement visibles... Certaines ne se rencontrent que dans certaines régions, comme le Macca dans le sud par exemple.


Les sites majeurs pour l'observation des lémuriens sont les parcs d'Andohahela, Anjozorobe, Berenty, Nahampoana et la réserve du Périnet.


Quelques parcs et réserves à Madagascar :

(1) Montagne d'ambre

(2) Ankarana

(3) Presqu'île d'Antrema

(4) Anjozorobe

(5) Mantadia

(6) Berenty

(7) Andohahela

(8) Nahampoala


L'île de Madagascar est très grande (587.000 km²) et il vaut mieux se cantonner à une région (nord ou sud, Hautes-terres du centre ou côte) pour un séjour de courte durée car les déplacements (d'office en 4x4 sur des routes la plupart en mauvais état) sont assez lents et parfois difficiles. Pour les grands trajets, seul l'avion est envisageable. Air Madagascar: www.airmadagascar.com


(1) Parc de la Montagne d'Ambre


Où : au nord de l'île, à 35 km d'Antsiranana (Diego-Suarez)


Quoi : Parc parmi les plus visités de 'Mada' avec encore quelque 23 010 ha de forêt protégée.


Quand : toute l’année


Comme une île dominant la région, cet ancien massif volcanique est recouvert d'une forêt pluviale tropicale de montagne (voir partie Forêts du Monde) s'étalant de 850 à 1 475 m d'altitude. Cette forêt profite de beaucoup de pluie (3500 mm par an) alors qu'il pleut trois fois moins en contrebas (800 mm).


C'est dire si les lieux abritent de nombreuses espèces végétales (1020 espèces répertoriées). La forêt abrite notamment de nombreuses variétés d'oléacées et de grands palissandres ainsi que toute une flore qui sert pour la pharmacopée locale.


Fougères, orchidées, pandanus et palmiers font de la Montagne d’Ambre un paradis pour les amateurs de botanique. La forêt accueille plusieurs espèces de lémuriens dont le Lémurien à fourche oriental (phaner furcifer) ainsi que le Lémurien bambou (hapalemur griseus occidentalis), l'un des plus petits lémuriens diurnes.


Mais seul un œil exercé pourra les discerner dans les frondaisons. Près des chutes d'eau, la présence de l'ibis huppé de Madagascar est fréquente.


Les lieux voient également la présence de l'un des plus petits caméléons au monde, infime au pied des grands arbres: le brookesia (1 cm et de couleur invariablement blanchâtre).



(2) Réserve spéciale d'Ankarana


Où : Au nord de l'île dans la région de Diana


Quoi : réserve qui abrite notamment les fameux « tsingys », ces formations rocheuses de couleur grise


Quand : toute l’année


Avec la présence des emblématiques tsingys (lesquels sont moins spectaculaires que les ceux de couleur rouge du site d'Irodo), la réserve d'Ankarana présente des chutes d'eau, un lac sacré, des canyons, des dolines et des résurgences, des grottes avec de nombreuses concrétions...


Bref, tout un réseau souterrain considéré comme l'un des plus grands site karstiques d’Afrique. Quant à la grotte aux chauves-souris, elle vaut le déplacement (quand elle est ouverte, en été).


Le parc comprend des sentiers qui permettent d'observer assez facilement quelques espèces de lémuriens… De petites structures sympathiques et un lodge permettent de loger près du parc.



(3) Presqu'île d'Antrema


Où : à 4 km environ de la commune rurale de Katsepy, dans la région de Boeny (sur le Canal du Mozambique).


Quoi : station forestière d’Antrema sur une presqu'île de 20 600 ha, de forêt sèche et de mangrove


Quand : toute l’année


La presqu’île d’Antrema regroupe plusieurs écosystèmes caractéristiques de la côte nord-ouest de l'île. La zone est protégée et administrée conjointement par l'université d'Antananarivo et par le Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.


Elle fait partie de la Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar. Le milieu est majoritairement occupé par les Palmiers bismarckias ainsi que par des forêts sèches et un peu de mangrove.


Plus de 150 espèces de plantes ont été dénombrées, de même que 23 espèces d’amphibiens et de reptiles, 75 espèces d’oiseaux... Quant aux lémuriens, ils sont représentés en cinq espèces dont le fameux Sifaka couronné (ou Propithèque couronné).


Il est intéressant de savoir que cet animal est considéré par les habitants d’Antrema (ethnie Sakalava) comme le représentant de leurs ancêtres sur terre. Cet animal a donc la chance d’être dignement aimé et protégé.


Les animaux vivent sous la protection du petit roi local Tsimanendry lui-même. Un centre de revalidation tente de sauver les adorables lémuriens mal en point et apportés de toute la région après un accident ou une détention chez des particuliers…


(4) Réserve d'Anjozorobe


Où : au cœur de l'île


Quoi : corridor forestier est aire naturelle protégée


Quand : toute l’année


Les lieux sont l'un des derniers vestiges des fabuleuses forêts naturelles des Hautes Terres situées au centre de l'île. La réserve mérite un petit séjour pour y découvrir sa faune et sa flore.


Anjozorobe abrite le plus grand vestige de l’ancienne forêt primaire des Hautes-Terres Centrales, la forêt galerie d’Anjozorobe-Angavo. La biodiversité y est très riche et le taux d’espèces endémiques particulièrement élevé.


Les lieux abritent le plus grand des lémuriens: l'Indri-indri, ainsi que le Lémurien à couronne dorée, le Propithèque de Tattersalli, etc.


Ici comme ailleurs, la forêt est menacée par l'agriculture, les lémuriens oar le braconnage. Mais depuis une dizaine d'années, l'organisation non-gouvernementale malgache Fanamby a lancé un programme qui associe la conservation de l'environnement au tourisme, mobilisant patiemment à sa cause les agriculteurs de la région via des programmes de culture de riz et d'élevage d'écrevisses.


(5) Parc national dAndasibe-Mantadia


Où : Sans l’Alaotra Mangoro et à 140 km de la capitale Antananarivo, ce parc national de 16290 hectares est relativement facile d'accès.


Quoi : forêt primaire


Quand : toute l’année


Constitué par la forêt primaire de montagne, ce parc permet d'observer de nombreuses espèces de lémuriens (Hapalemur, Avahi…) ainsi que les emblématiques indri-indris aux étranges cris que l'on entend à l'aube ou au crépuscule.


Mentionnons également d’autres espèces comme l’Aye-aye, l’Eulemur fulvus, le Varika mavo qui s'observent comme l'Eulemur rubriventer, le Cheirogaleus… En 2007 a eu lieu la réintroduction de Propithecus diadema (Propithèque à diadème) ainsi que du Varecia variegata.


Les lieux permettent également d'observer l'oiseau Oxylabe à sourcils jaunes (crossleyia xanthophrys), une espèce rare et menacée mais relativement facile à observer. Quant au Calumma parsonii uroplatus : voici le plus grand caméléon de Madagascar, un incontournable…


Le parc est également connu pour ses papillons et ses orchidées rares à découvrir au cœur de la forêt, sans oublier les magnifiques chutes d'eaux et les paysages de forêt profonde qui s'offrent ici et là au détour des sentiers.


autres observations : île Sainte-Marie cétacés


(6) Réserve de Berenty


Où : au sud de l’île


Quoi : forêt galerie de plus de mille hectares


Quand : toute l’année


La réserve de Berenty (privée) est un peu la Mecque des amateurs de lémuriens ! Les lieux comptent notamment une forêt galerie (dont la canopée est continue et permet les déplacements des animaux par-dessus la rivière qui traverse le site).


Sur plus de mille hectares, elle est l'une des plus belles qui subsiste à Mada et constitue un lieu parfait pour une étude (depuis plus de 40 ans) des lémuriens ainsi que pour leur observation. Depuis des décennies, des générations se sont habituées à l'homme et s’y observent facilement.


De nombreuses chaînes de télévision y ont effectué toutes sortes de tournages et reportages. Tout y est organisé pour rencontrer et photographier facilement les animaux dans leur environnement.


On y voit plusieurs espèces dont de nombreux Makis (avec leurs queues annelées) et autres Sifakas danseurs avec leurs sauts impressionnants de plusieurs mètres.


De nombreuses espèces d'oiseaux s'y observent également. Possibilité de logement sur place (Hotel le Dauphin and Berenty Lodge) mais réserver longtemps à l'avance ou passer par un tour opérateur.


(7) Parc national d'Andohahela


Où : A l'extrême sud-est de l'île


Quoi : forêt dense et humide


Quand : toute l’année


Véritable passerelle naturelle reliant les écorégions de l’Est à celles du Sud. Le parc d'Andohahela abrite 12 espèces de lémuriens et 129 espèces d’oiseaux, 75 espèces de reptiles pour 50 espèces d’amphibiens.


Les amateurs y observent dès lors l'adorable Maki (qui y vit en grands groupes, parmi les plus grands de l'île) ainsi que le Propithèque de Verreaux, le Lémur fauve, l’Hapalemur gris et quelques espèces nocturnes comme le microcèbe roux, le Lépilémur, le Grand Cheirogale, l'Avahi laineux et l'énigmatique Aye-aye...


Cette forêt tropicale humide abrite également des espèces arbustives rares comme le Palmier épineux Neodypsis decaryi, les pachypodiums et les magnifiques baobabs...


(8) Réserve de Nahampoana

Où : non loin de Fort-Dauphin, au sud de l'île


Quoi : sympathique petite réserve avec plusieurs variétés de lémuriens


Quand : toute l’année


Cette réserve offre une biodiversité intéressante et est moins fréquentée que celle de Berenty. Certes, elle a un petit côté zoo à ciel ouvert mais régalera les amateurs et les familles qui n'ont pas encore vu de lémuriens d'assez près...


Aïe aïe… pour l'aye-aye Appelé communément aye-aye par les populations locales, le Daubentonia madagascariensis occupe une place peu envieuse dans l'imaginaire malgache.


Avec son look de petit vampire aux grandes oreilles de chauve-souris, ses immenses yeux noirs et ses petites griffes démesurées, il incarne un animal maléfique.


Ce qui ne joue pas en sa faveur hélas dans une île où les superstitions et la sorcellerie sont encore très vivantes. Il a été sauvé in extremis par des mesures de protection…


Boîte à outils:


Quelques tour-opérateurs…


· Etendues sauvages propose notamment des séjours sur le thème des lémuriens:

www.etendues-sauvages.com (exemple: Observation des lémuriens, les sites incontournables en 10J/7N à 2500 €)


· Comptoir de Madagascar

Ce voyagiste organise toutes sortes de séjours dédiés à la nature


· Madagascar sur mesure


· Un guide local et sympa pour des voyages à la carte


· Infos générales


· Protection des lémuriens

Lemur Conservation Fondation


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