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Les chevaux sauvages, la liberté au grand galop

Dernière mise à jour : 20 juil. 2021



Voir galoper des chevaux sauvages en pleine nature réveille en nous des sentiments de bonheur intense et de liberté. Au cœur des paysages sauvages d'Amérique ou d'ailleurs, ces chevaux nous offrent des tableaux d'aventures haletantes. Mais ils ne sont pourtant tous que les descendants d'animaux domestiqués jadis…


Aux Etats-Unis par exemple, les mustangs que l’on admire sont les descendants des chevaux emmenés là-bas par les colons et retournés à l'état sauvage. Idem en Australie avec les « brumbies », dont les ancêtres furent importés sur place. Tout comme pour les chevaux des déserts namibiens, abandonnés, perdus ou échappés des enclos des fermiers...


Mais alors, n'y aurait-il plus de vrais chevaux sauvages dans le monde ? Si… mais il s'en est fallu de peu ! Car le dernier cheval vivant à l'état sauvage (de Przewalski) en Mongolie, avait disparu des hauts plateaux de ce pays dans les années 1960. Fort heureusement, ses frères en captivité dans quelques zoos ont permis de sauver la race de l'extinction.


Les descendants ont été réintroduits sur les plateaux d'Asie. Tandis que d'autres races (koniks et néo-tarpans) ont quant à elles été… reconstituées. Et gambadent dorénavant dans de nombreuses réserves et parcs nationaux de la planète.


Races de chevaux

Si comme en témoignent les peintures rupestres de nombreuses grottes européennes, le cheval côtoie l'Homme depuis la nuit des temps, sa plus belle conquête n'a été domestiquée que durant l'Antiquité.


Les chevaux dessinés sur les grottes Chauvet ou de Lascaux sont probablement des tarpans, lesquels seraient les ancêtres des chevaux d'aujourd'hui qui se sont diversifiés en dizaines de races.


Mais l'histoire des équidés est mal connue et la sélection des races chevalines qui s'est opérée au fil des siècles avec (ou sans parfois) l'intervention de l'homme est encore incertaine.


Aujourd'hui, le classement des races est établi par la Fédération Équestre Internationale (FEI) qui en distingue trois grands types : le cheval de selle (destiné à la monture), le cheval de trait (destiné à la traction animale) et enfin le poney, défini comme un cheval de petite taille (faisant moins de 1,48 mètre au garrot).


Ajoutons, aux races de chevaux, d'autres équidés sauvages comme les zèbres, les ânes sauvages d'Afrique et d'Asie, le rare okapi, etc.



Dans la harde


Le cheval est un animal grégaire (ou social) qui vit en petits groupes ou hardes. A l'instar d'autres mammifères, l'existence de codes et de comportements explicites permet à l'espèce de survivre dans la nature.


Et de longues observations ont permis de décrypter le fonctionnement de la société très complexe dans laquelle vivent ces animaux. Dans une harde, la hiérarchie se crée en fonction de l'âge des individus, de leur vigueur ainsi que de l'habileté du dominant à contenir les juments.


Cette dominance s'établit par des manœuvres d'intimidation sous forme de luttes, avec des coups de pattes et des ruades, voire des morsures et tout un langage corporel adéquat: ébrouements, hennissements, cabrements, renâclements et rugissements... Les oreilles et les yeux, la stature et tout un langage corporel jouent leur rôle dans ce langage que connaissent bien les amoureux d'équitation et autres passionnés d'équidés.


La harde se compose toujours d'un étalon, de plusieurs juments et de leurs petits (jusqu'à l'âge de deux ou trois ans). Seul l'étalon se reproduit avec les juments du groupe. Mais la plupart du temps, c'est souvent une jument, généralement la plus âgée, qui semble dominer la harde.


Elle l'emmène vers les points d'eau et la nourriture, pour se reposer ou mettre la harde à l'abri du soleil et des intempéries, etc. Les juments ont bien entendu un rôle de reproductrices et de nourrices pour les petits.


Un peu avant qu'ils ne soient en âge de se reproduire, poulains et pouliches doivent quitter la harde, parfois spontanément, parfois chassés par l'étalon. A la rencontre d'autres chevaux, ils formeront peut-être une nouvelle harde avec sa propre hiérarchie.


En attendant, les jeunes mâles se mesurent entre eux grâce à des jeux et de nombreux petits combats simulés. Il arrive parfois qu'un des poulains déjà plus aguerri vienne se mesurer avec l'étalon d'une harde. En cas de victoire, il prendra sa place… si les juments sont d'accord. Il arrive également que des femelles quittent leur harde pour une autre, etc.


Le cheval n'est pas un ruminant et dispose d'un système digestif relativement court, ce qui ne lui permet pas d'emmagasiner de grandes quantités d'herbe. Ce qui va l'obliger à couvrir ses besoins énergétiques en se nourrissant de longues heures par jour.


Et ce, davantage lors de la saison froide. Il va donc passer la plupart de son temps à brouter ou à chercher de la nourriture en suffisance (herbage, écorces, racines, roseaux…), ce qui l'oblige à se déplacer plus ou moins beaucoup, selon ses besoins rassasiés ou non.


Idem pour l'eau, le cheval sauvage a besoin d'au moins une vingtaine de litres par jour selon la température et les efforts fournis. Les chevaux sauvages dorment relativement peu et durant de courtes périodes. Ils s'organisent pour que des veilleurs surveillent les alentours tandis que dort une partie de la harde.



Cheval tarpan, de Przewalski, de Heck, Konik, Pottock…

Le nom latin du cheval domestique est equus caballus. Un cousin proche des chevaux préhistoriques d'Europe a été reconstitué et vit encore en semi-liberté, ici et là.


C'est le cheval tarpan (on devrait dire néo-tarpan, ou "tarpan reconstitué" car le réel tarpan a disparu). Tarpan signifie en turkmène 'cheval sauvage'. On pense que cet équidé est à l'origine de nombreuses espèces de chevaux domestiquées.


Il y a quelques siècles, les tarpans des steppes (equus ferus gmelin) vivaient par milliers dans les plaines d'Asie centrale (ils ont tous disparu fin du 18è) tandis que les tarpans forestiers (equus ferus sylvaticus) vivaient dans les forêts de Pologne.




Le dernier individu s'est éteint en 1887 dans un zoo. Mais des croisements sélectifs ont permis à des chercheurs de reconstituer dans les années trente, à partir de petits chevaux domestiqués, une race approchant cet animal (en croisant des animaux ayant une stature, une couleur, un port et un aspect les plus proches du tarpan).


C'est ainsi que le cheval néo-tarpan ou tarpan reconstitué a été recréé. Pour l'anecdote, cela s'est opéré distinctement à la même époque via deux canaux étrangers l'un à l'autre: d'un côté par des scientifiques allemands au service du zoo de Munich, les frères Heck. De l'autre par un scientifique polonais Tadeusz Vetulani.

Le tarpan reconstitué

Les frères Heck ont donc reconstitué un cheval proche du tarpan (après avoir au préalable "recréé" l'aurochs de Heck que l'on voit aujourd'hui dans la forêt de Białowieża) en menant leur travail de sélection et de croisement avec des espèces ressemblantes. Le premier animal ainsi reconstitué est né en 1933 au zoo de Munich sous le nom de cheval de Heck. Des descendants de ces chevaux vivent nombreux aujourd'hui. Quant au Polonais Vetulani, il a travaillé à partir de poneys polonais sélectionnés et supposés descendants d'un mélange de chevaux domestiques et de tarpans. Son travail a donné naissance en 1936 à la race konik ou konik polski très proche également physiquement du tarpan d'origine. La race konik polski a été réintroduite dans de nombreux milieux naturels. Le cheval de Przewalski (equus ferus przewalskii) ou thaki

Surnommé cheval d'Asie ou de Mongolie, (takhi en Mongol) voilà un animal éloigné de toutes les autres espèces d'équidés. Il fut découvert en Mongolie en 1879 par un explorateur russe qui lui donna son nom.


Jamais dompté ni assimilé, malgré ses airs débonnaires, il est resté sauvage et rebelle pour s'éteindre dans la nature dans les années soixante. On pouvait le considérer comme le dernier cheval sauvage…


Heureusement, des chevaux qui vivaient en captivité dans quelques zoos ont été croisés entre eux. Et malgré des soucis de consanguinité, leur reproduction a permis à la race d'être sauvée.


Aujourd'hui, des takhis vivent à nouveau librement en Mongolie après y avoir été relâchés. Cela se fait désormais régulièrement avec des animaux élevés notamment en France via divers programmes de réintroduction. Quant au pottok, c'est un petit poney (domestiqué puis rendu à l'état sauvage) originaire du pays basque aux origines qui se perdent également dans la nuit des temps.



Où voir des chevaux sauvages ?


En Europe:

(1) en Camargue avec le cheval camarguais (semi-sauvage); (2) sur le Causse Méjean (avec la réhabilitation du cheval de Przewalski); (3) en Hollande et dans de nombreux parcs européens qui accueillent des petits groupes de néo-tarpans ou de koniks; A Dülmen, en Allemagne (poneys);

En Amérique, aux Etats-Unis avec notamment:

(4) la Californie, (5) le Nevada, (6) la Caroline du Nord et (7) la Virginie et le Maryland;

Enfin, vient le Canada et la mythique (8) île-de-Sable.


Plus loin encore, en (9) la Namibie; (10) la Mongolie et (11) l'Australie.

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