top of page
Rechercher

Les cervidés (cerfs, chevreuils, ...) rois de nos forêts.

Dernière mise à jour : 25 juin 2021



Les cervidés forment une famille de mammifères herbivores et ruminants, laquelle comprend, en Europe, le Cerf élaphe (également Cerf noble ou Cerf rouge) - animal emblématique de nos forêts d’Europe occidentale -, le Chevreuil, le Daim d’Europe, le Renne (appelé caribou en Amérique du Nord) et l’Elan (appelé orignal en Amérique du Nord) .


Ailleurs dans le monde, la famille des cervidés est représentée par quelque quarante espèces au total.


Observer (sans les déranger) les cerfs est passionnant. Ces animaux évoquent la relation ancestrale entre l’homme et la forêt (souvent et plutôt, hélas, à travers la chasse). Empreints de noblesse, ils y habitent depuis la nuit des temps (ou en tous cas avant que l’homme ne les y repousse) et sont chassés depuis toujours.


Aujourd’hui, leur nombre est en progression constante mais le débat de l’élimination de certains cerfs est épineux et ne sera jamais clos. En ce qui nous concerne, c’est une approche photographique et/ou simplement naturaliste qui nous emmènera sur leur territoire pour une rencontre visuelle, auditive et/ou photographique, notamment durant la période où ces animaux se manifestent le plus, à savoir la saison des amours appelée « brame ».


Ce mot indique tout autant la période de rut que le mugissement émis. Cette saison particulière dure moins d’un mois et se déroule au début de l’automne, en général de la mi-septembre à la mi-octobre.


Un cerf mesure plus d’un mètre jusqu’à 1,60 au garrot et fait entre 1,70 mètre et 2,20 mètres de long pour un poids de 100 à 250 kilos alors que la biche pèsera seulement de 80 à 130 kilos.


L’espérance de vie d’un cerf est d’une quinzaine d’années (même si dans nos pays, c’est souvent beaucoup moins du fait de la chasse). Les cerfs sont connus pour leurs bois qui permettent de connaître leur âge (même si là également, c’est une estimation du fait de leur pousse parfois irrégulière) et de les reconnaître…


Du daguet (jeune cerf) à gauche, au cerf adulte,

évolution de la physionomie du roi de nos forêts avec l’âge…


Ces bois qui leur donnent leur beauté altière pèsent de 3 à 5 kg. voire jusqu’à 15 kg ! Leur particularité est qu’ils tombent chaque année à la fin de l’hiver pour repousser en 4 mois.


Cycle de la chute et de la repousse des bois de cerf…


Lors de leur reconstitution annuelle, ces bois se présentent sous forme d’un os spongieux qui se minéralise petit à petit. Cet os est entouré d’une enveloppe duveteuse ou membrane grisâtre appelée « velours » qui protège et nourrit l’os (nb : alors que les cornes sont constituées de kératine, les cors des cerfs sont de l’os).


Au bout de quatre mois de croissance, l’os va se dessécher et durcir (ou mourir en quelque sorte) alors que le velours va tomber en lambeaux. Une fois entièrement mis à nu, « le bois » du cerf lui donne sa belle parure et son incomparable prestance (de la fin de l’automne et durant tout l’hiver). La dimension des bois évolue avec l’âge mais également en fonction de l’état général de l’animal.


Ces bois qui peuvent posséder jusqu’à dix ou douze pointes (voire jusqu’à 16 ou 18 !) sont appelées andouillers ou cors. Ils vont tomber chaque année et auront pour nom « massacre ». En trouver dans la forêt est difficile car aléatoire mais est une véritable récompense pour celui qui les découvre…

Schéma des tailles de cervidés avec de gauche à droite ;

daim, chevreuil, cerf et biche



Un peu de vocabulaire


Daguet, faon, brocard… Ces mots sentent bon l’humus et les parfums de nos forêts. Le mot faon peut désigner un jeune, quelle que soit l’espèce (cerf, chevreuil, daim...). Quant au daguet, c’est un jeune cerf qui porte ses premiers bois alors que le brocard est un jeune chevreuil de plus d’un an. Les femelles portent un nom spécifique : la biche pour le cerf et la chevrette pour le chevreuil…



Les Cervidés


La famille des cervidés fait partie des mammifères herbivores appartenant à l’ordre des ongulés et au sous-ordre des ruminants


Nom Nom latin Nom en anglais Répartition


Cerf élaphe

Cervus elaphus

Red Deer

La plupart des régions tempérées d’Eurasie ; certains massifs montagneux d’Afrique du Nord et dans d’autres régions du monde (introduit)


Chevreuil

Capreolus capreolus

Roe Deer

Régions tempérées d’une partie de l’Eurasie


Daim d’Europe

Dama dama

Fallow Deer

Répartition naturelle d’origine incertaine (probablement du Sud de l’Europe et Orient. Actuellement présent dans de nombreuses régions d’Europe suite à des introductions dont certaines remontent à l’époque romaine.


Élan ou orignal

Alces alces

Elk

Eurasie boréale, de la Scandinavie à la Sibérie orientale

Moose

Amérique du Nord


Renne ou caribou

Rangifer tarandus

Reindeer

Régions boréales d’Eurasie et d’Amérique du Nord

(Alaska, canada)


Wapiti

Cervus canadensis

Elk

Canada et Ouest des USA



Le brame

Le brame (parfois écrit brâme) est la période de rut où les grands mâles émettent des mugissements rauques qui peuvent s’entendent à plusieurs kilomètres. Ces appels puissants ont plusieurs fonctions et traduisent le comportement des mâles (dominants ou prétendants).


Alors que l’été a vu les biches s’occuper de leurs faons en toute quiétude et terminer leur allaitement, tout ce petit monde se prépare à l'automne, une période capitale pour la reproduction et la survie de l’espèce. Les mâles ont accumulé des réserves et se sont fortifiés (surtout de nuit où ils « viandaient » alors que le jour était dédié au repos, « la reposée »).


Durant l’été, ils n’étaient pas avec la harde et se déplaçaient seuls ou en petits groupes au cœur des forêts, les voilà qui convergent vers les clairières où ils se retrouvent. Seuls les cerfs « en place » et dominants, ayant tenu les autres à distance, se retrouvent dans les hardes.


Les autres rôdent en périphérie. Tous sont prêts pour les épreuves d’intimidation du rut. Cette période appelée brame, se traduit par de longs appels rauques et puissants qui hantent les forêts, à l’aube et au crépuscule mais parfois toute la nuit, voire également de jour.


Les mâles qui ont réintégré les hardes (dont certaines peuvent compter une trentaine de têtes voire davantage dans certains parcs) surveillent jalousement leurs femelles (en général dans des clairières ou des endroits ouverts des forêts).


Le brame va permettre aux mâles dominants de contrôler et de s’accoupler avec les femelles de leur harde, lesquelles sont réceptives très peu de temps (à peine deux jours par an!). Et tout en défendant leur harde des velléités des autres cerfs arrivés à maturité, lesquels attendent leur tour pour s’accoupler.


Si la phase d’intimidation n’est pas suffisante, les plus impatients livreront des combats qui deviennent inévitables et voient les adultes (en général de même taille) se mesurer en s’entrechoquant la tête et les bois. Ces combats sont en principe sans danger même s’ils sont éreintants pour les rois de nos forêts.


Alors que les mâles ne se nourrissent pas, occupés par les combats, les accouplements et la surveillance, ces derniers peuvent perdre jusqu'à 20 kg tandis que les plus jeunes augmentent leurs chances de succès, surtout vers la fin de cette période quand les vieux cerfs à bout de force ne peuvent plus surveiller complètement leur harde…


Cette période est souvent la plus recherchée pour observer ou entendre les animaux. De nombreuses formules et accueils connaissent un succès croissant et attirent chaque année davantage de curieux et passionnés.


Réservé aux seuls initiés il y a des années, le brame du cerf attire désormais de plus en plus de monde et curieux de nature. D’innombrables formules ont vu le jour, depuis la simple sortie en soirée jusqu’au séjour avec conférences, expos, balades, voire bivouac et observations en forêts.


Le tout sous le signe de ce noble animal. De quoi répondre à un réel besoin de se plonger dans la nature et de profiter de ces grands moments de la vie forestière automnale.

Parmi des dizaines d’offres en France, en Belgique et en Suisse, nous avons épinglé quelques incontournables…



Trucs et astuces


Evoquons tout d’abord quelques précautions à prendre pour ne pas déranger les cerfs pendant la période du rut. Certains sites d’écoute sont souvent de plus en plus réglementés, voire cadenassés du fait de l’affluence parfois trop envahissante, etc.


En effet, de nombreux lieux dans l’Hexagone permettent de se rendre en forêt et… d’entendre les cerfs durant la période du brame. Les voir et les photographier est une autre paire de manches… Dès lors, deux possibilités.


  1. Soit se rendre en forêt pour écouter ce fameux brame mais avec relativement peu de chances de les observer (à moins de connaître d’excellents affuts, d’être bien informé, d’avoir les autorisations le cas échéant, d’être très patient et d’attendre plusieurs heures en planque et surtout au calme, etc.).

  2. Soit se rendre dans un parc où les cerfs sont en semi-liberté avec la certitude de les voir (presque comme s’ils étaient en pleine nature) et forcément de les entendre lors du brame.


Le tout avec des possibilités de photographies de qualité qui régalent les amateurs (autant que les pros même si les puristes ont leurs entrées dans certains milieux ouverts et forêts que le grand public n’a pas).


Bref, ces milieux semi-naturels se trouvent par exemple dans la forêt de Rambouillet ou de Chambord, au parc de Sainte-Croix en Lorraine, à Han-sur-Lesse en Belgique…


Quelques conseils pour le brame du cerf

S’il est possible d’assister seul au brame du cerf, il faut le faire en respectant les consignes d’application à l’endroit de l’observation. Ceci dit, nous conseillons de le faire en présence de spécialistes qui connaissent les endroits privilégiés avec les approches, les points d’observation et les comportements adéquats.


De plus, des accueils permettent de profiter de l’acheminement par le guide depuis l’hôtel, la chambre d’hôte ou le point de rendez-vous organisé pour le groupe, ce qui évite d’utiliser son véhicule (et désencombre certaines routes forestières parfois trop fréquentées).


Car vu le succès du brame et l’affluence croissante de visiteurs (donc de véhicules) dans certaines forêts, de plus en plus d’associations comme l’ONF ou des municipalités ont décidé de limiter voire même d’interdire certaines routes afin d’en canaliser les nuisances. Se renseigner au préalable ou s’inscrire à une soirée « brame ».

Règlements

Bien respecter les consignes de sécurité, les interdictions (ne pas utiliser d’éclairage artificiel ni directionnel, pas de chien, etc.)

Bien se renseigner sur les périodes et zones de chasse (à éviter de jour bien entendu). Sur place, se trouver dans un endroit sécurisé ; parler à voix basse ou mieux : être silencieux. Ne pas s’aventurer hors des sentiers, ne pas tenter de s’approcher des cerfs Eteindre ou mettre en sourdine les téléphones portables… Ne pas se parfumer, ni fumer ou vapoter...

Quand

Les meilleures observations se font par temps calme et froid, sans vent ni pluie. C’est davantage le bruit de la pluie ou du vent qui masque les sons… Mais de nombreux observateurs constatent de bonnes observations quand le temps est au gel et que la lune brille (en gros : anticyclonique et calme).

Comment

Le cas échéant, se mettre « sous le vent », afin que le cerf ne sente pas l’odeur éventuelle des observateurs.

S’habiller chaudement avec des vêtements sombres et imperméables, si possible éviter les impers à tirettes et compactables, trop bruyants lors des frottements. Disposer de chaussures imperméables et bien adaptées à la marche en forêt.

Prudence élémentaire

Eviter tout… mâle entendu en n’imitant pas le brame en présence proche des cervidés (comme cela se fait parfois). Cela peut être dangereux car perçu par un cerf en pleine période de rut comme la présence d’un rival potentiel. Inutile de rappeler que les cerfs sont particulièrement agressifs à ce moment (des visiteurs et des chasseurs l’ont parfois… très mal vécu).

Le cerf voit bien dans l’obscurité et courir ne sert quasi à rien. Et il est impossible de grimper dans un arbre dans la panique et en pleine obscurité.

Suggestions

Les citadins ayant de la route à faire ne doivent pas hésiter à profiter d’une offre hôtelière (ou gite ou chambre d’hôte) pour séjourner sur place et profiter d’un petit séjour ou week-end à la campagne (et de prolonger l’écoute ou de se lever tôt) avec un guide ou un transfert comme organisé par nombre d’hôteliers ou organisateurs…

40 vues0 commentaire
bottom of page