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Le tigre, altesse asiatique

Dernière mise à jour : 19 déc. 2021



Emblème de l'Inde où la moitié de sa population mondiale survit péniblement, le tigre représente la force et la beauté, la ruse et l'intelligence. Avec son pelage doré strié de longues lignes noires, cet animal aristocratique et magnifique est un must à observer dans la nature et vaut le voyage.


Hélas, sa disparition annoncée (à plus ou moins long terme) par les plus pessimistes n'est pas qu'une légende. Si cet animal splendide est un peu l’emblème de certains parcs qui l'accueillent (et en garantissent les visites et le succès), le braconnage le menace lentement mais sûrement.


Au rythme où vont les choses, le tigre risque un jour de ne plus être qu’un animal rescapé dans les zoos, un animal d’élevage voire une belle image mythique chevauchée par des dieux hindous ou une icône du bestiaire de l'astrologie chinoise. Seule lueur d'espoir, la conscientisation des gouvernements eux-mêmes qui comprennent (plus ou moins vite selon les époques) les enjeux de sa présence dans leur patrimoine naturel. Et prennent, enfin, des mesures draconiennes pour le protéger.


Les sous-espèces de tigres

Il subsiste six sous-espèces de tigres aujourd'hui (sur les neuf dénombrées au début du 20e siècle). La plupart du temps, ces sous-espèces sont dispersées dans des aires géographiques différentes en Asie. Le Tigre du Bengale (Panthera tigris tigris) qui est le plus répandu, (sur)vit notamment en Inde, au Népal et au Bangla Desh. Le Tigre de Sibérie ou de l'Amour (Panthera tigris altaica); Le Tigre de Chine du sud (Panthera tigris amoyensis); Le Tigre de Malaisie (Panthera tigris jacksoni); Le Tigre de Sumatra (Panthera tigris sumatrae); Le Tigre d'Indochine (Panthera tigris corbetti); Les tigres de Bali, de la Caspienne et de Java ont disparu respectivement autour des années 1930, 1970 et 1980.



Un peu plus imposant que le lion, le tigre est le plus grand des félidés et le plus gros prédateur terrestre, après l'ours blanc. Cet animal fantastique peut vivre dans toutes sortes de habitats différents, qui vont de la savane à la forêt humide en passant par la taïga sibérienne ou par la mangrove tropicale des Sundarbans par exemple, au Bengladesh.


Hélas, de jour en jour, l'aire de répartition du tigre régresse en peau de chagrin, et ce depuis le 19e siècle. Alors qu'il était présent des confins de l'Oural au bout de l'Asie, on compte les derniers tigres dans une douzaine de pays: en Inde, au Bangladesh, au Népal, au Bhoutan, au Myanmar, au Laos, en Thaïlande, au Cambodge, en Malaisie, en Indonésie (île de Sumatra), en Chine et en Russie.


La population des tigres indochinois en Thaïlande, au Cambodge, au Laos, au Myanmar et au Vietnam est en chute libre. Les menaces qui pèsent sur l’espèce sont classiques: déforestation, conversion des terres en cultures ou élevage, braconnage et trafic illégal. En Thaïlande, on estime que la population sauvage du tigre s’élève seulement à 300 individus…


Mais c'est assurément en Inde que les tigres sont les plus nombreux, constituant plus de la moitié de la population de tigres sauvages. Pourtant, du fait du braconnage intensif et du manque de surveillance efficace, cet animal a failli disparaître! On ne compte environ plus que deux mille tigres en Inde aujourd'hui.



Dans la plupart des cas, le tigre est plutôt solitaire et n'aime pas partager son territoire, sinon avec ceux des femelles. Ces dernières peuvent avoir plusieurs territoires inclus dans celui d'un mâle, et dont la taille varie selon l'abondance de nourriture et la région, ainsi que la pression des autres mâles.


En Inde, la superficie d'un tel territoire est en moyenne de 50 km² mais peut varier de 5 km sur 5 jusqu'à 10 km sur 10 (soit de 25 à 100 km²). En Sibérie par contre, où les proies sont beaucoup plus rares, le territoire pour un mâle peut s'étendre de 800 à 1000 km². Mâles et femelles marquent leur espace via leur urine et leurs excréments.


Il est intéressant de noter que les animaux évitent de se rencontrer pour éviter des luttes inutiles, notamment quand les femelles ne sont pas réceptives sexuellement ou qu'elles élèvent leur progéniture. Pour survivre, le tigre qui ne mange que de la viande attrape en général une proie par semaine voire moins souvent… Sa nourriture est composée de sangliers, de petites antilopes et de cerfs (Cerf sambar et le Gaur ou Gayal, bovidé sauvage…).


Le tigre peut manger 10 kilos de viande par jour mais peut en ingurgiter davantage en une seule fois puis s'abstenir de toute nourriture les jours qui suivent, quand on sait que 90% de ses chasses se soldent par un échec…


Avec des différences régionales, la période de reproduction peut avoir lieu quasiment toute l'année. Après 3 mois et demi (parfois presque 4 mois) de gestation, la femelle va mettre au monde de deux à quatre petits en moyenne. Ce sera elle qui s'occupera seule de l'éducation des petits, les protégeant des autres tigres mâles et des prédateurs, en les déplaçant régulièrement de tanière en tanière.


Quand vient l'apprentissage de la chasse, il est amusant de constater qu'à l'inverse de ce qui se passe chez le lion, les petits mangent en premier, la mère terminant le repas quand ces derniers sont rassasiés. Vers un an, les tigrons sont capables de chasser et après un an et demi environ, ils vont devoir quitter le cercle familial du fait de la concurrence de plus en plus forte autour des proies. Une fois les petits partis, la mère sera à nouveau prête à l'accouplement.


L'Inde compte 25 réserves où subsistent des tigres. Cependant, les chances de les observer dépendent de deux facteurs: la taille du parc et le nombre de tigres. On pourrait en ajouter un troisième: le temps dont on dispose… Mieux vaut éviter la fête Holi (dates changeantes), où tout le pays est en mouvement, les parcs et les hôtels pris d'assaut, les prix au sommet.


Les parcs nationaux ou réserves où il est possible d'observer le tigre



1) Corbett

2) Bandhavgarh

3) Kanha

4) Ranthambore

5) Les Sundarbans




(1) Parc national Corbett, Inde


  • : au nord de l’Inde, le Parc national Corbett et le Sanctuaire de faune voisin de Sonanadi forment ensemble la Réserve de tigres Corbett

  • Quoi : espace de 521 km²

  • Quand : La zone de Jhrina est ouverte toute l'année mais l'idéal est de visiter le parc en hiver soit du 15 novembre au 15 juin (le reste du temps, les pluies de la mousson inondent les sentiers et le parc).



A 240 km au nord-est de Delhi et quasi au pied de l'Himalaya, ce parc de 52.000 hectares qui fut le premier du pays en 1936, est intéressant pour l'observation de la faune indienne et bien entendu pour observer sa majesté le tigre. Ce n'est qu'en 1957 que le parc reçut son nom actuel, dû à Jim Corbett… grand chasseur de tigres et léopards mangeurs d'hommes au début du 20e siècle, avant sa conversion à la protection de la faune indienne.


Dans les années soixante-dix, les menaces qui pesaient sur le tigre étaient telles que fut lancé le Projet Tigre par le gouvernement indien, relayé plus tard par le WWF et notamment grâce à une passionnée, Belinda Wright.


Si le parc en lui-même offre de très beaux paysages et pas mal d'animaux à observer, en ce qui concerne le tigre, c’est hélas parfois une réelle gageure. Traversé par la rivière Ramganga, le parc permet d'observer notamment des troupeaux d'éléphants asiatiques, ainsi que le chital (ou cerf axis, aux allures de Bambi), le muntjac et le sambar… mammifères herbivores), l'antilope nilgaut, le gavial du Gange, le Cobra royal, le fameux « renard volant » ou plutôt la roussette (chauve-souris) et le Pangolin indien (genre de fourmilier à écailles). Ainsi que plus de 585 espèces d'oiseaux!


Revenons-en au tigre: il n'y a aucune certitude d'observer l'un des 160 tigres du parc. Ce qui risque de calmer les ardeurs des plus passionnés, d'autant plus que le parc pratique des tarifs assez élevés. Ceci dit, la beauté de la nature et la quantité des autres espèces animales à photographier valent la peine.


Il faut considérer l'observation du tigre comme un petit plus à un séjour sur place, mais pas comme un but en soi, au risque d'amères déceptions, à moins d'escompter rester au moins une semaine avec deux sorties par jour… Sur place, de nombreuses facilités sont proposées pour y séjourner (hôtels lodges à l'intérieur du parc et dans la zone tampon). Il y a trois manières de découvrir le parc: en 4x4, à pied ou à dos d'éléphant (même si cette dernière option est discutable comme c’est expliqué dans le chapitre Eléphants).


Le parc a quatre zones touristiques dont deux principales: Bijrani et Dhikala (cette dernière est accessible par l’entrée de Dhangari (Dhangari Gate, à 20 km de Ramnagar) et n'est ouverte qu'aux touristes qui logent au moins une nuit sur place dans un des cinq lodges.

Entrée: 400 roupies soit 42 euros / pers


Divers types de logement vont du simple au quasi luxe:

Le "Tigers Den" (chambres simples mais hôtel sympa) Le joli " Sunbird" est une délicieuse maison d’hôtes (guest house) et le "Jungle view Lodge" avec tout le confort et un excellent restaurant

Sur place, un excellent guide offre ses services et participe à des projets d'éducation d'enfants: Ramesh

Compter 10 jours sur place, infos et devis sur :



(2) Parc national de Bandhavgarh


  1. : au centre de l’Inde, le Parc national de Bandhavgarh est de petite taille avec 437 km²

  2. Quoi : une cinquantaine de tigres

  3. Quand : le parc est fermé du 1er juillet au 15 octobre du fait de la mousson. La meilleure période est de février à juin mais les meilleures possibilités d'observer les tigres sont durant les fortes chaleurs d'avril et de mai. En février, la végétation est superbe mais les tigres plus difficiles à observer...



A 200 km au nord de Jabalpur, c'est un petit parc (437 km²) où l'on dénombre une cinquantaine de tigres (entre 46 et 52), ce qui, vu sa superficie, donne la plus grande densité de tigres en Inde, soit un tous les 4 ou 5 km²…


Ce qui accroît pas mal les chances de les observer. Initialement, ce parc faisait une superficie de 105 km² mais a été agrandi, ce qui est très bon pour la sauvegarde de sa majesté. Avec ses forêts de feuillus plus ou moins denses, ce parc était célèbre pour la présence du tigre blanc, mais il n'y a plus eu d'observation de ce dernier depuis des décennies.


Les tigres sont relativement habitués à la présence "habitée" des pachydermes mais nous ne poàuvons souscrire à 100% à cette démarche. Il nous paraît indispensable de mettre en garde contre la façon dont s’effectuent les observations depuis les éléphants dans de nombreux parcs en Inde : ameutés par radio, les cornacs se rendent vers un endroit proche de celui où a été aperçu un tigre, et puis c’est le ballet aller-retour des éléphants depuis l’endroit d’embarquement (où se rassemblent les véhicules) jusqu’au tigre… stressé !


Quelques minutes d’observation, et c’est réglé : place aux suivants ! Le petit hic de ce taux de réussite est la fréquentation du parc, en croissance permanente, ce qui attire de plus en plus de monde. Parmi les autres observations fort aléatoires, on notera la présence du Loup indien, de l'Ours lippu et du Léopard, présent en permanence... ainsi que la faune indienne habituelle avec les Nilgauts (grosses antilopes) et le l’Antilope tétracèe ou Chousingha, quelques cervidés comme les Chitals (ou Cerf axis), la Chinkaras (ou Gazelle de Bennett), ainsi que le Langur (primate), le Gaurs (Bison indien), le Sanglier, le Chacal doré…


L’idéal est de visiter le parc dès l'aube, selon un itinéraire différent des jeeps et autres 4x4. Un guide du département des forêts est toujours présent et explique la faune et la flore du parc.


Le Cerf axis est un animal superbe aux pattes blanches et au pelage fauve et roux, ponctué de rangées de petites taches blanches sur le dos et les flancs. Il se distingue du Daim d’Europe par ses bois non palmés. Il est intéressant de savoir que le Cerf axis profite d'une symbiose avec l’Entelle, petit singe à la vue perçante qui se nourrit en faisant tomber les feuilles et les fruits des arbres, tandis que les cerfs axis les préviennent de tout danger dont le tigre, grâce à leur excellent odorat…



Il peut être intéressant de combiner le Parc national de Bandhavgarh avec le celui de Kanha, plus petit et moins fréquenté (et moins de rencontres avec les tigres) mais qui vaut la peine d'être visité pour la diversité des animaux à y observer également.



(3) Parc national de Kanha


Ce paradis de 1945 km² abrite une savane et des forêts de bambous ainsi que de « sals » (Shorea robusta, l'arbre indien par excellence). Ces arbres peuvent atteindre les 40 mètres de haut. Place est faite également aux prairies herbeuses ainsi qu'aux ravins humides qui auraient inspiré Rudyard Kipling pour son fameux roman le "Livre de la Jungle". C'est dire si les lieux sont riches en beautés naturelles et en espèces animales.


On y observe notamment le superbe Barasingha, ou Cerf des marais (Rucervus duvaucelii) lequel a été sauvé in extremis. C'est le joyau du parc. La zone qui accueille également toute la faune sauvage indienne permet de rencontrer le léopard et le tigre, même si ce parc n'a pas la réputation d'observations régulières de ces deux superbes animaux.


Quand: même dates que pour le Parc national de Bandhavgarh




(4) Parc national de Ranthambore


  • : au cœur de l’Inde, un parc dont la zone visitable est de 275 km² environ

  • Quoi : des observations de plus en plus difficiles des tigres

  • Quand : du 1er octobre au 30 juin (période d'ouverture).


Au cœur du Rajasthan, près de Jaipur et à deux cents kilomètres de Delhi, ce parc… était célèbre pour ses tigres. Apparemment les braconniers sont passés par là et ce ne sont pas seulement les mauvaises langues mais également les spécialistes qui affirment qu'il n'y en a quasiment plus, moins d'une trentaine (36 en 2012) sur 1334 km². Soit un tigre tous les 40 km². Avec une zone visitable du parc de 275 km² (soit une aire de 17 km sur 17)…


C'est trop peu pour qu'ils soient visibles, à moins de faire plusieurs safaris et d'avoir beaucoup de chance. Certes, un parc n'est pas un zoo mais en attendant une très lente inversion de tendance, ce parc national qui est intéressant pour une multitude d'autres espèces (antilopes, gazelles, crocodiles des marais…) communique moins sur la présence du tigre (ou devrait).


Rappelons également le fait que du temps où il y en avait beaucoup, ils servaient à fournir en jeunes tigres la réserve voisine de Sariska (Sariska Tiger Reserve)… également décimée par le braconnage. Sans parler des petites arnaques ici et là, avec des prix d'accès à géométrie variable, des durées raccourcies des safaris, des retards, des itinéraires peu intéressants et parfois beaucoup trop de véhicules en lice.


Pour un résultat très décevant en termes d'observation… Aux dernières nouvelles, du nourrissage (illégal et bien sûr non officiel) des tigres, permettrait des observations plus rapprochées de ces animaux qui prennent l’habitude d’attendre leur morceau de viande. Et deviennent parfois agressifs lorsque ce nourrissage est négligé…


Vu l'état actuel des choses, nous ne conseillerons pas ce parc. A moins d'avoir le temps et payer plusieurs safaris (lesquels doivent impérativement avoir été planifiés à l'avance pour éviter davantage d'arnaques) sous forme de sorties exclusives (ou partagées dans une jeep de six places, l’idéal).


Car se retrouver à une vingtaine de personnes hurlant et chantant pour la photo selfie dans un 'Canter' de 20 places (camion à bancs) qui fait le tour de tous les hôtels… est insupportable et horriblement frustrant !


info@ranthamborenationalpark.net


(5) Parc national des Sundarbans (ou Sunderbans)


  • : au Nord-Est du pays, à la frontière avec le Bangladesh

  • Quoi : la plus grande forêt de mangrove au monde, au cœur du delta du Gange

  • Quand : la meilleure période est en hiver (de décembre à février)



Au nord-est de l'Inde et à la frontière avec le Bangladesh, le Parc national des Sundarbans se trouve dans le delta du Gange, près de Kolkata (Calcutta). Le parc est transfrontalier et il est possible de le visiter au départ de l'Inde ou du Bengladesh. Les Sundarbans sont la plus grande forêt de mangrove au monde.


Et l'on pourrait parler davantage d'archipel des Sundarbans car il s’agit d’un ensemble complexe d'îles (plus de 50) composées de mangrove. Les lieux sont l'un des derniers bastions du fascinant Tigre du Bengale. Qui ne sera, encore une fois, pas facile à observer, à moins de disposer de temps ou d'avoir de la chance…


Ceci dit, ce lieu magique offre des paysages, des ambiances et son lot d'animaux du delta. La mangrove doit impérativement se découvrir à bord d'embarcations car on ne peut pas débarquer, pour des raisons évidentes de sécurité. Les tigres terrorisent littéralement les pêcheurs qui s’introduisent dans la mangrove.


La réserve de tigres est une grande zone de 2.585 km² qui inclut la zone plus petite du Parc national de Sajnekhali.




Le Projet Tigre


Le Projet Tigre (Tiger Project) a été lancé par Indira Ghandi et le gouvernemental indien en 1973, enfin préoccupé par la protection du Tigre du Bengale ou Tigre indien (Panthera tigris tigris). Le but de ce projet consiste toujours à assurer le maintien d'une population de tigres susceptible de se reproduire et d'augmenter en nombre, grâce à la coordination de projets locaux et la création à l'époque de 9 réserves naturelles.


Ces réserves et autres sanctuaires de faune sont dédiés à la sauvegarde de cet animal, autant patrimoine magnifique que richesse incommensurable. Si l'on en comptait à peine 1200 tigres à la fin des années soixante-dix, aujourd'hui, on évalue le nombre à 1500 tout au plus (des chiffres qui divergent parfois et évoluent rapidement).


De nombreux obstacles se sont levés contre ce projet: disparition des forêts pour le bois avec les complicités locales, mesures falsifiées lors des recensements et surtout braconnage intense avec souvent la complicité des villageois, pour alimenter l'inévitable et absurde médecine chinoise et ses ravages sur la faune asiatique, après la quasi disparition du Tigre de Chine. Aujourd'hui, le tigre a un peu plus d'espoir. Mais rien n'est gagné, loin de là.


A propos du… « Tiger Sanctuary Temple », Kanchanaburi, Thailand.


Il était possible de voir le tigre de près dans le Temple aux Tigres de Kanchanaburi, où ces animaux côtoyaient paisiblement les moines... Une idée et une image qui semblaient séduisantes. Hélas et véritable scandale, la réalité était tout autre! Un véritable zoo humain y déferlait du matin au soir et se bousculait pour la photo souvenir à vite poster sur facebook, twitter et autre instagram (contre petits et gros suppléments à payer) en donnant le biberon à un bébé tigre ou en caressant un adulte plutôt endormi.


Si les animaux semblaient bien traités, ils avaient l'air éteints et suivaient docilement leurs gardiens. Cette léthargie était expliquée soi-disant parce que ces animaux, plutôt nocturnes, avaient à dormir une vingtaine d'heures par jour... alors qu’ils étaient probablement sous somnifères ou neurasthéniques.


Le projet initial était devenu beaucoup trop commercial que pour susciter notre cautionnement. Il ne s’agissait ni plus ni moins que d’un cirque sordide ou un horrible parc d'attraction avec à la clef, l’exploitation à outrance d'un animal. Le temps et l’actualité nous ont donné raison.


Ce temple bouddhiste qui communiquait sur le côté « sanctuaire de protection animale » et de « réintroduction du tigre » n’était qu’une imposture à grande échelle. D'où venaient ces tigres? Et quelle réintroduction ? La réponse à la première question indiquait le Laos et des fermes d'élevage de tigres (!), lesquelles existent également en Chine.


La réponse à la seconde trahit une duperie : du fait de leur proximité avec les humains et de leur nourrissage, ces animaux n’auraient en aucun cas été capables de survire à l’état sauvage dans la nature.


Alors que ce guide était en préparation, ce temple a fermé ses portes après de nombreuses dénonciations (auxquelles nous avons contribué) avec, cerise au-dessus du gâteau, la révélation d’un trafic honteux dont étaient victimes les tigres vivants… et morts (avec tous les dérivés de leur dépeçage : dents, vibrisses, peau, griffes, pattes, etc.), autant de produits vendus sur le marché asiatique à des prix très lucratifs, comme talismans ou pour cette maudite « pharmacopée » chinoise!


Une honte. Hélas, des sites d’élevage en Chine permettent également d’approcher ces animaux réduits à devenir obèses et absolument dépressifs. Le scandale perdure ailleurs.


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