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Geysers, comprendre ce phénomène et où les voir...

Dernière mise à jour : 15 juin 2021

Célèbre phénomène où un mélange d’eau bouillonnante et de vapeur jaillissent par intermittence à une hauteur parfois considérable, le geyser est une variante de source chaude et fait partie des incontournables à visiter notamment lors d’un voyage en Islande ou au Yellowstone.


C’est d’ailleurs un mot islandais qui signifie « jaillir » pour « geyser » qui est resté pour la postérité.


Les geysers offrent leurs jets à répétition pour un show naturel très spectaculaire, photogénique et minuté. Quelques régions du monde offrent ce spectacle avec des tailles diverses comme au Yellowstone avec Old Faithfull, mais également en Afrique (désert du Danakil) et au Chili avec de petits geysers mais également en Asie, etc.



Comment cela se produit-il ?


Schéma simplifié du fonctionnement d’un geyser, avec montée de la « bulle » de vapeur (en blanc) et expulsion du « bouchon » d’eau plus froide situé au-dessus

Des eaux en provenance des pluies s’infiltrent en profondeur selon le processus classique. Elles se retrouvent notamment prises dans une poche (réservoir du geyser) et voient leur température monter pour arriver à l’état d’ébullition grâce à la présence d’une importante source de chaleur à une profondeur relativement faible, due à la présence d’une zone magmatique.


Mais ces eaux sont en quelle que sorte pigées par une colonne d’eau bloquée par un étroit réduit. La pression (poids) que la colonne d’eau (dans un conduit assez étroit, condition nécessaire) exerce sur la poche en contrebas (voir schéma) joue le rôle d’un bouchon.


Résultat, une fois l’eau en ébullition dans la poche (pas à 100° comme à l’air libre mais à environ 130° du fait de l’énorme pression), cela crée à un moment donné une importante bulle de vapeur qui va monter dans la colonne d’eau et pousser l’eau située au-dessus d’elle vers la surface pour jaillir à l’air libre.


Les eaux qui passent par cet étroit goulot se libèrent violemment (cette étroitesse est nécessaire pour l’existence du phénomène, à l’instar d’une bouteille de soda secouée ou d’un tuyau d’arrosage pressé).


Une fois la vapeur libérée, la colonne d’eau s’effondre et une partie redescend dans le conduit pour se refroidir un certain temps avant que le processus cyclique ne se réamorce.

S’il n’y a qu’une poche (ou réservoir du geyser), cela simplifie le mécanisme et lui donne sa régularité. S’il y a plusieurs réservoirs qui aboutissent dans une colonne, cela donne des rythmes plus compliqués. Une « plomberie » plus complexe engendre des geysers moins prévisibles. Le parc thermique dans lequel se trouve le geyser occasionnera d’autres manifestations naturelles comme les fumerolles, solfatares, sources chaudes…


Où dans le monde ?


Il y a des geysers sur tous les continents et nous en épinglerons trois.


- en Islande (1)

- dans le Yellowstone (2)

- au Chili (3)…




(1) Le site de Geysir avec le Strokkur (Islande)



S’il est bien un geyser en Europe à voir absolument, c’est le bon vieux Strokkur islandais situé le long du Cercle d’Or et dans la vallée de Haukadalur, à 125 km de Reykjavik. Au loin déjà en arrivant sur la route, on voir son panache…


Une fois sur place, c’est le spectacle gratuit et garanti toutes les 7 minutes environ pour une hauteur d’une quinzaine de mètres et une durée de quelques secondes. Au départ de Reykjavik, de nombreux tours sont organisés pour s’y rendre.


Et en prime, Cercle d’Or oblige, la visite des chutes d’eau de Gullfoss et du site historique et géologique de Þingvellir. Il faut savoir que quelques autres geysers accompagnent le Strokkur mais sont apparemment en léthargie (changements dus à des tremblements de terre) mais également du fait de la complexité probable des poches sous-terraines, leurs jaillissements sont imprévisibles. Mais pas impossibles…


L’attrait du site est qu’il est toujours ouvert et gratuit. Les photographes peuvent y travailler nuit et jour…


Autres phénomènes de la région :

Aurores boréales

Volcanisme

Glaciers et banquise

Dérive des continents

Cétacés

oiseaux



2) Geysers du parc du Yellowstone, Wyoming (États-Unis)



L’autre geyser le plus connu au monde, « the Old Faithful » (le Vieux fidèle) se trouve dans le parc national de Yellowstone. Il s'admire au cœur de l’imposant champ géothermique du célèbre parc américain, lequel compte plus de la moitié (au moins 400) des geysers actifs de la planète.


Si la plupart sont moins importants mais très démonstratifs, il en est un plus potentiellement important, c’est le « Steamboat » avec ses projections d'eau jusqu'à 90 m de haut...


Récapitulons :


1) Le bon vieux Old Faithful se met en ébullition entre 35 minutes et 120 minutes, sans doute du fait que plusieurs poches d’eau en profondeur interagissent et occasionnent des bouillonnements dont le résultat offrira une hauteur d’eau de 30 à 50 mètres... La durée du jaillissement varie entre 90 secondes et 5 minutes.


2) Le Steamboat (bateau à vapeur) quant à lui a été en léthargie de 1911 à 1961 soit 50 ans… Mais a repris depuis quelques années un peu d’activité avec des projections d’eau et de vapeur de 3 à 5 mètres de haut, suivis de dégagements de vapeur durant 48 heures en moyenne. Ce caractère imprévisible est dû à une « plomberie » complexe en sous-sol. Ses dernières grandes éruptions datent de mai 2005 et de 2013…


La première a duré plus d’un an, 5 mois et 19 jours. Elle a été suivie par une projection le 31 juillet 2013 après plus de 8 ans de silence. Ses jets ont dépassé les 100 mètres de hauteur.


A l’heure d’écriture de ce guide, il dort paisiblement…


3) Le Beehive geyser… Fascinant et discret petit geyser mais très actif, le Beehive vaut absolument le déplacement


Connaître les prochaines projections ? Voir la « boîte à outils » à la fin du chapitre


Bien d’autres phénomènes fascinants s’observent autour des geysers du Yellowstone : fumerolles, lacs et sources chaudes aux noms évocateurs comme la Cistern Spring non loin du Steamboat et de couleur bleu-turquoise ainsi que le Grand Prismatic Spring aux couleurs incroyables, la Minerva terrace, morning glory pool, etc. !


Bref, les geysers font partie de tout voyage extraordinaire dans le Yellowstone et… sur un mégavolcan parmi les plus potentiellement dangereux de la planète… (Voir chapitre volcans)

Infos :

Yellowstone National Park

P.O. Box 168 Yellowstone National Park, WY 82190-0168

Tel : + 1 (307) 344-7381

Ouvert toute l'année et très fréquenté surtout en été. L’idéal est de le visiter au printemps ou en automne.


3) Geysers d'El Tatio, Chili


Au cœur du fascinant Altiplano et de la cordillère des Andes, la région d’El Tatio est située à plus de 4200 mètres d’altitude et compte plus de 80 geysers actifs et disséminés sur une

trentaine de kilomètres le long de deux volcans inactifs (le Tatio et le Linzor) à moins d’une centaine de km de San Pedro de Atacama.


Il s'agit du troisième site de geysers au monde après le Yellowstone et l’Islande (ajoutons le site des geysers de Russie*, partiellement détruit par deux glissements de terrain). Bien que les jets d'eau des geysers d’El Tatio atteignent à peine quelques mètres, la beauté sidérante de ces champs de geysers et de fumerolles vaut le voyage.


Ils s’admirent quasiment nuit et jour tant le spectacle est fascinant au cœur de paysages de début du monde. Au couchant mais surtout à l’aube, lorsque le soleil se lève dans l’air glacial, les volutes de vapeur sont davantage visibles dans l’air.


A ce moment, bon nombre de sources chaudes et de piscines naturelles avec de l’eau à 30°C contrastent avec la fraîcheur de l’air quasiment proche du gel.

Nombre de circuits sont organisés au départ de San Pedro à l’aube (vers 4h du matin)



Astronomie et observation de la voûte céleste (voir chapitre astronomie)

Désert d’Atacama (chapitre déserts)



Un phénomène inattendu, celui d’un « geyser froid », à Andernach en Allemagne


Si l’on conçoit bien les geysers de vapeur et d’eau à ébullition, il existe des sources d'eau froide qui jaillissent à la manière des geysers, mais qui ne sont pas des geysers…


L’explication du phénomène tient dans le rôle de la pression due au dioxyde de carbone dissous dans l'eau. A l’instar d’une bouteille d’eau pétillante secouée qui libère son liquide sous pression, la source libère une colonne d’eau de plus ou moins haute taille. C’est ce que l’on appelle à tort un « geyser d'eau froide ».


Les plus connus sont le Crystal Geyser aux Etats-Unis (Utah) et près de chez nous, le geyser d'Andernach en Allemagne. Ce dernier est situé au nord de la ville de Coblence, en Rhénanie-Palatinat.


Il se découvre après une expo interactive puis l’embarquement à bord d’un bateau sur le Rhin pour rejoindre la source sur une rive protégée du fleuve. Le jet d’eau se projette de l'air parfois à une hauteur de 60 m environ. Cette source est apparue au début du 20e siècle suite à un forage pour capter de l’eau minérale. Le jet en lui-même provient du gaz carbonique qui lui donne sa pression.


Infos:

Geysir Erlebniszentrum (Centre de découverte du geyser)

Konrad-Adenauer-Allee 40, 56626 Andernach Coordonnées GPS: 50° 26' 54.6" N 7°22'30.5" E

Ouvert de mars à octobre, du lundi au dimanche de 9 h à 17 h 30


D’autres sources à intermittence


Par ci, par là en Europe et dans le monde, quelques sources intéressantes peuvent résulter de puits artésiens (où l’eau provient de la configuration géologique d’une nappe d'eau dont la source est le point le plus bas de la nappe aquifère). Pour l’anecdote en France, on trouve plusieurs « geysers » d'eau froide de très petite taille (de quelques dizaines de centimètres à un mètre de haut). Il y a également les sources à jaillissements intermittents comme la Gargouillière à Lignat et le geyser de Brissac à Mirefleurs…


(*) Le cas de la vallée des geysers en Russie…


Un des plus beaux sites au monde se trouve au Kamtchatka, au Far–Est de la Russie. Malgré les deux glissements de terrain (en 2007 et en 2014) qui ont anéanti de nombreux geysers. Ceci dit, les lieux valent encore la visite avec quelques geysers encore actifs, dont le « Bolchoï » (grand), « Vélikane » (géant) et autre « Krépost » (forteresse) et Banna (bain)… Mais l’isolement de la vallée (trajet en hélicoptère uniquement) et les difficultés de visites (48 heures maximum) ainsi que le coût conséquent (plusieurs milliers d’euros minimum) font que ce site est difficile d’accès dans tous les sens du terme.


Boîte à outils « Geyser time » donne toutes les statistiques des geysers du Yellowstone avec les heures des « éruptions » passées, les intervalles et la moyenne de ceux-ci, la durée de l’éruption sans oublier les horaires (calculés) des prochaines éruptions… http://geysertimes.org/

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