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Forêts en Afrique du Nord et au Proche-Orient : où et comment les voir ?

Dernière mise à jour : 20 mai 2021

La Gomera (îles Canaries, Espagne)


Quoi : forêt subtropicale humide de montagne ou laurisylve (forêt pérenne ou sempervirente composée en majorité de lauriers)

Quand : toute l'année


Alors que les îles Canaries présentent plutôt des paysages secs et volcaniques, l'île de La Gomera arbore une forêt pérenne (toujours verte ou sempervirente) appelée 'laurisylve' du fait de la présence de nombreux lauriers dont certaines espèces endémiques (laurus canariensis, ocotea foetens, persea indica, apollonias barbujana, etc.).

Les arbres de la laurisylve sont couverts de mousses et de lichens, avec une abondance de lianes et des sous-bois riches en fougères, plantes ombrophiles et autres bruyères arborescentes.


Ces massifs forestiers très denses s'étendent sur les hauteurs et les collines du centre ainsi que quelques versants du nord-est de l'île. Des routes mènent vers de nombreux sites d'observation avec des points de vue ou des accès aux sentiers, lesquels permettent d'observer cette fascinante laurisylve.


Quasi constamment nimbée par les brouillards apportés par les alizés qui enveloppent les reliefs, l'humidité se condense dans les branches et nourrit les arbres et la végétation. Cette forêt humide est relativement fraîche (avec peu de fluctuation des températures, entre 15° et 20°) et parfois très sombre alors qu'en contrebas et au bord de l'océan, les zones du sud-ouest sont ensoleillées et peuvent dépasser facilement les 30°C en été.


Cela fait donc parfois plus de 15°C de différence au même moment pour à peine quelques centaines de mètres. Un effet de foehn est également souvent actif (voir chapitre vents) du fait des hauteurs de l'île où les alizés de nord-est qui montent à l'assaut des reliefs de ce côté de La Gomera libèrent leur humidité (pluie ou brouillard) puis redescendent plus chauds et secs sur l'autre versant (sud-ouest).


Cette forêt ressemble fortement à celles qui peuplaient la Méditerranée il y a plus de dix mille ans, avant les bouleversements climatiques qui ont sévi à l'époque. Elle est donc en quelque sorte une relique du passé.



La Gomera et le Parc national de Garajonay au cœur de l'île


La laurisylve fait partie du Parc national de Garajonay et ses 4000 hectares inscrits au patrimoine mondial de l’Humanité. Ce type de forêt subtropicale humide se retrouve également sur plusieurs des autres îles de l'Atlantique subtropical européen (la Macaronésie) comme Ténérife, Madère et les Açores…


De nombreuses randonnées y sont possibles, avec des chemins qui explorent le massif.


Info www.parquesnacionalesdecanarias.com www.lagomera.travel Site privé mais très intéressant d'un tour-opérateur et réceptif: www.gomera-individual.com/fr


Observations possibles

Cétacés (sorties en mer organisées en été)

Ancien volcanisme (orgues de basalte, falaises, necks, etc.)

Effet de foehn, mer de nuages

Oiseaux marins dont le pétrel fulmar (et son cri étrange…)



Parc national d'Ifrane (Azrou), Maroc


Quoi: forêt de cèdres du parc national d'Ifrane

Quand: toute l'année


Si le Maroc est davantage connu pour ses déserts, son littoral et ses paysages extraordinaires, les montagnes de l'Atlas et leurs beautés sidérantes au cœur du pays ne sont pas à négliger!


Ces dernières accueillent des forêts de cèdres dont les principaux massifs s’observent dans le Rif ainsi que dans le Tazekka et le Haut-Atlas oriental (Mâasker et Ayachi) avec la région du Moyen-Atlas central et oriental (entre Ifrane et le col du Zad) où les forêts y recouvrent une surface d'environ 750 km².


Parmi les arbres, le cèdre Gouraud y fait figure de monument avec sa forme de chandelier et ses presque dix mètres de circonférence à la base. Mais il ne devrait pas cacher la forêt tant les cèdres de la région offrent leurs beautés à la découverte.


Ces derniers poussent dans les zones montagneuses entre des altitudes de 1600 et 2400 m, avec une préférence pour les versants plus arrosés, en l'occurrence nord et ouest. Malgré cela, les sécheresses, un surpâturage caprin et la déforestation galopante menacent ces écosystèmes fascinants...

Alors que le Maroc compte une dizaine de parcs nationaux, celui d’lfrane se trouve sur la partie occidentale et centrale du Moyen Atlas.


Avec une surface de 518 km², les lieux accueillent quelques lacs naturels (Dayet Aoua et Afennourir) qui témoignent de la richesse en eau de la région avec des sources et des ruisseaux.



Quant aux cèdres de l’Atlas qui peuvent atteindre 50 mètres de haut, ils contribuent à embellir cette forêt aux multiples essences puisque le parc recèle une grande richesse animale avec 37 espèces de mammifères dont des populations de macaques de Barbarie surnommés également "Magots" (Macaca sylvanus)…


Ceux-ci sont parfois un peu trop habitués aux touristes et à leurs friandises. Cette espèce endémique de singes du Maroc et de l'Algérie supporte bien les froids des montagnes grâce à sa fourrure. Plus de 140 espèces d’oiseaux confirment la biodiversité des forêts, également soulignée par le mélange dans certaines zones montagneuses d'autres superbes essences boisées comme le sapin du Maroc, le pin maritime, le pin d'Alep, le thuya de Berberie, etc.


Infos

Office de tourisme du Maroc:


De nombreuses agences organisent des voyages, treks et excursions dans les parties montagneuses du Maroc. Exemple: Nomades aventures propose une rando "Parfum de cèdre du Moyen Atlas" avec découverte des lacs d'altitude et des forêts de cèdre, etc.


https://www.nomade-aventure.com


Forêt(s) de cèdres du Liban

Où: Ouadi Qadisha (Vallée sainte), forêt des Cèdres de Dieu (Horsh Arz el-Rab) et forêts de la réserve du Chouf

Quoi: cèdres et conifères

Quand: de mai à fin septembre


Qui pense "cèdre" pense "Liban" et inversement... A l'instar du Canada et de son emblématique feuille d'érable, le Liban a représenté le cèdre sur son drapeau national. C'est tout dire de la beauté et de la symbolique de cet arbre dont certains ont plus de deux mille ans.


Mentionné dans les trois religions du livre, cet arbre était considéré comme sacré. Malheureusement, les grandes forêts antiques ont été détruites à l'exception de quelques lambeaux qui subsistent ici et là dans les montagnes et sur les flancs de la chaîne du Mont Liban qui traverse le pays.


Il est intéressant de noter que seul le versant occidental des montagnes (qui traverse tout le pays du nord au sud) abrite les cèdres en altitude, ces derniers n'ayant jamais essaimé de l'autre côté (à l'est) du massif montagneux.


Depuis la mer jusqu'à mille mètres d’altitude se suivent les étages classiques de végétation méditerranéenne avec la garrigue et ses arbustes, vite suivie par les pins d’Alep puis par les chênes qui se mélangent à partir des mille mètres aux genévriers et cyprès, bientôt remplacés à partir des 1 500 par les sapins de Cilicie et enfin les magnifiques cèdres du Liban.


Ces forêts sont désormais mieux protégées et entretenues. Si les cèdres poussent assez facilement et rapidement, la reforestation est très lente et difficile... Mais des plantations ont commencé il y a déjà quelques décennies et sont prometteuses. Un magnifique symbole et une belle leçon d'optimisme même si les changements climatiques et un insectes ravageurs tels que le cephalcia mettent en danger ces arbres magnifiques



  • En 1 au nord: Horsch Arz el-Rab ; Ouadi Kadisha et Tannourine


  • En 2 au sud : réserve el Chouf avec les forêts de Ain Zhalta, Barouk et Maaser El-Chouf



1) Parmi les forêts les plus intéressantes, mentionnons au nord du pays celle des Cèdres de Dieu (Horsch Arzel-Rab) au pied du mont Makmel, ainsi que tout près, la vallée Ouadi Kadisha (Vallée Sainte). Inutile de préciser le caractère mystique de ces lieux riches en monastères et ermitages chrétiens ainsi qu'en grottes, fontaines, cultures en terrasses et chemins se perdant à flancs de collines et se faufilant entre les arbres fascinants. Possibilité de logement à Ehden et Bcharré.


2) Au sud, à une centaine de kilomètres à vol d'oiseau, se trouve la réserve naturelle du Shouf (ou Chouf) également Réserve de Biosphère UNESCO. Elle est la plus grande réserve du Liban et se trouve sur les flancs de la montagne de Barouk. Avec une superficie de 550 km², elle abrite trois forêts: celle de Barouk, de Maasser El Chouf et de Ain Zhalta.


En plus des arbres millénaires pour certains et multiséculaires pour la plupart, ainsi qu'une abondance de plantes, la forêt abrite de nombreuses espèces d'oiseaux (environ 200) et quelques espèces de mammifères dont les derniers loups ainsi que deux espèces de chats sauvages. La région s'ouvre lentement à l'écotourisme mais voit toujours planer une urbanisation incontrôlée. Diverses randonnées sont possibles dans la réserve de Chouf.

Infos:


Possibilité de loger chez l'habitant et petits hôtels.

Infos à la réserve : +961 5 502230 Quelques agences organisent de la rando au Liban: Terre d'aventures, la Balaguère, Huwans-Clubaventures, etc.



À propos des cèdres…

Il existe plusieurs variétés de cèdres qui sont des conifères de la famille des pinacées. Leur taille peut monter jusqu'à 50 mètres de haut et leur tronc peut avoir cinq mètres de diamètre. L'âge de nombreux arbres dépasse allègrement les mille ans.


Durant sa jeunesse, le cèdre présente une cime classique de sapin en cône mais une fois dépassé les 30 ans, son sommet prend une forme tabulaire et ses branches s'étirent à l'horizontale... Il existe plusieurs espèces de cèdres (et de nombreuses sous-espèces). Certains scientifiques considèrent que les cèdres de Chypre et de l'Atlas par exemple ne sont que des sous-espèces du cèdre du Liban… Quoi qu'il en soit, les voici: nom général nom latin nom anglais Cèdre du Liban cedrus libani lebanon cedar Cèdre de Chypre cedrus brevifolia cyprus cedar Cèdre de l'Atlas cedrus atlantica atlas cedar Cèdre de l'Himalaya (cèdre déodar) cedrus deodara deodar cedar Il y a également des cèdres imposants et des forêts en Turquie (monts du Taurus) ainsi que sur l'île de Chypre (cèdres de Chypre), au cœur du massif montagneux du Troodos. Pour l'anecdote, des cèdres de l'Atlas ont été plantés fin du 19° siècle au Mont Ventoux (près de Bédouin) ainsi que dans le petit Luberon (à partir de 1861) où ils ont essaimé petit à petit et librement.

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