Quoi : delta intérieur (ou endoréique) et immense zone de marécages et d’étendues d’eau inondées selon les saisons, au cœur du désert du Kalahari
Quand : toute l’année mais en saison sèche (de juin à octobre), l’eau se fait rare et les quelques zones encore inondées attirent les animaux ainsi que les oiseaux, ce qui facilite leur observation. Pour les oiseaux cependant, l’idéal est plutôt durant la saison des pluies, soit de décembre à février… (voir tableaux)
Au cœur du continent africain, la rivière Okavango s’écoule vers le sud et se dissipe dans l’aridité du désert du Kalahari où elle forme un delta.
Mais un delta particulier puisque sans océan ou mer pour l’accueillir...
Ce phénomène a pour nom « endoréisme » et voit une rivière s’écouler vers une cuvette où les eaux vont s’évaporer et/ou s’infiltrer dans le sol.
Selon les saisons, les lieux offrent un enchevêtrement de de lagunes et de milieux humides avec un mélange d’îlots secs, de marécages et des lacs persistants et/ou qui s’évaporent (les pans) en fonction des saisons.
De quoi permettre une grande biodiversité sur plus de 18.000 km², soit une surface aussi grande que la moitié des Pays-Bas.
Ce delta est également le second plus grand delta intérieur du monde après celui du Niger.
Delta de l’Okavango avec (1) Chief’s Island et Maun (2)
Situé au nord du Botswana, le delta de l’Okavango n'a donc pas d'embouchure maritime et se répand dans le désert du Kalahari où d’innombrables espèces d’oiseaux (500 environ) profitent de cette manne liquide et salvatrice, pour y vivre, hiverner, séjourner ou migrer.
De quoi faire le régal des ornithologues et des photographes !
Parmi les espèces les plus recherchés, mentionnons l’aigle pêcheur et la grue royale ainsi que l'ibis sacré, le pic barbu, les rolliers, le guêpier carmin, etc.
Cartes schématiques de l’arrivée des eaux de l’Okavango rythmées par les pluies lointaines (en Angola) et locales. Schéma de l’arrivée des eaux de l’Okavango selon les saisons
1) en mars-avril ; 2) de mai à septembre et 3) d’octobre à janvier
En provenance d’Angola, les eaux de l’Okavango qui alimentent le delta sont gonflées par les pluies abondantes qui tombent de décembre à février.
Celles-ci vont alimenter l’Okavango qui s’écoule donc dans son delta. Ce qui fait que vers mars et avril, elles arrivent et font monter le niveau du nord du delta, notamment dans la région de Panhandle.
Alors qu’elles s’écoulent lentement vers le sud, c’est vers le mois d’août que les eaux sont les plus hautes, en pleine saison sèche tandis que le nord au même moment s’est déjà bien asséché.
Cette intensité de la crue annuelle varie mais engendre des rythmes à la nature qui s’est adaptée.
La zone totale du delta de l’Okavango englobe la réserve de Moremi, la Khwai Community ainsi que bon nombre de petits parcs et concessions privées qui organisent des safaris et des croisières en mokoro (pirogue) ou en 4x4.
Certaines îles du parc (comme Chief’s Island) ne sont accessibles rapidement qu’en avions-taxis, ce qui implique des séjours coûteux.
De juin à octobre, c’est la saison sèche (mais paradoxalement le delta est en crue à ce moment), c’est donc la haute saison (pour les safaris et les big 5 ; les prix flambent...
Si la haute saison se déroule de juillet à septembre (avec des prix en conséquence), cela tombe bien car l'observation des oiseaux est à son apogée pendant cette période avec une végétation plus épaisse et verte.
C'est également la période où les espèces migratrices sont en visite, de quoi garantir une importante diversité.
Chief Island est comme une île dans le delta ainsi que la réserve de Moremi. Cet endroit fabuleux voit une biodiversité incroyable en toute saison.
Mais Chief Island est uniquement accessible en avion taxi pour rejoindre quelques lodges de rêves dignes de s’étaler en pages de papier glacé des magazines.
Au nord du parc de Moremi, une concession est gérée en accord avec les habitants, c’est la Khwai Community où les villageois gèrent leur territoire et protègent faune environnante, tout en accueillant les voyageurs qui peuvent ainsi découvrir ce village de brousse et sa vie quotidienne tout en observant la faune environnante.
En plus de oiseaux, ajoutons également l’observation des animaux et des classiques représentants de la faune africaine via de nombreux safaris proposés dans la région.
Autres espèces :
rhinocéros, éléphants, buffles et antilopes (lechwe et topi), lycaons, gnous noirs, hippopotames, crocodiles du Nil, lions, guépards et léopards, hyènes et lycaons, grands koudous, hippotragues
noirs, impalas, rhinocéros noirs et blancs, le varan du Nil, le phacochère, le cynocéphale de Chacma