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Volcans, fascinantes colères

Dernière mise à jour : 1 avr. 2021



Observer de près un volcan en éruption est un moment sublime qui peut répondre au voyage d'une vie. S'il y a environ 1500 volcans en activité dans le monde, seul un petit nombre qui varie entre vingt et trente est en éruption à tout instant.


Mais il faut savoir qu'un volcan peut être en activité et pas en éruption; endormi mais susceptible de se réveiller, en éruption pour un laps de temps assez court avant de redevenir simplement actif… Et ainsi de suite. Pour s'y retrouver de manière simple, l'état des volcans a été classifié en quatre catégories: éteint, endormi, en activité et en éruption. Cette gradation est parfois variable et des exceptions viennent toujours un peu compliquer les choses…

Si la visite d'un volcan en phase éruptive est possible, l'approche du phénomène ne peut pas s'improviser et doit se faire en toute sécurité, avec l'encadrement de guides locaux, voire d'experts ou de scientifiques, avec l'autorisation des autorités, etc. Si certaines excursions ou ascensions peuvent être commandées sur place via des réceptifs locaux, des voyages pour admirer les volcans en éruption (ou parfois simplement actifs), sont organisés par des voyagistes spécialisés au départ de l'Europe (brochures ou internet). Leurs programmes font rêver à juste titre. Et les budgets sont proportionnels à la distance et à la durée d'un séjour. Plus le volcan est éloigné et plus la durée se doit d'être importante, question de profiter du pays visité. Car si découvrir les volcans peut être la première motivation d'un voyage, le fait de visiter la région ou le pays qui l'accueille et d'en connaître un peu mieux la culture et la population est un atout très important. Il y a souvent tant de choses à faire autour d'un volcan: parcourir les environs, découvrir la nature et les paysages, profiter d'autres phénomènes naturels, sans oublier la rencontre avec les populations et vivre quelques traditions locales.

Si le rêve de tout passionné de nature est de voir en direct un volcan en éruption, son choix sera finalement assez limité et dépendra de sa situation géographique, de son accessibilité, du climat ainsi que du niveau de difficulté pour l'atteindre, sans oublier les conditions de logement dans la région et les autorisations éventuelles. Le fait d'observer ce phénomène impliquera souvent de loger de manière très sommaire, de camper ou bivouaquer en pleine nature.

Parmi les formules pour observer les volcans, la plus pratique est de s'inscrire en toute confiance à un voyage organisé (en général en petit groupes) par un tour-opérateur spécialisé qui connaît tous les secrets de ces fantastiques montagnes cracheuses de feu, dispose des contacts locaux, de son savoir-faire, des autorisations, du matériel, de l'intendance, etc. Le plan B (qui n'est pas spécialement moins cher) est de se débrouiller pour se rendre sur place (en voyageant par exemple en Europe avec des compagnies lowcost, en logeant dans des hôtels ou des B&B réservés sur internet, etc.) et de s'inscrire sur place à l'un ou l'autre programme de visite organisée via des réceptifs locaux. Si cela se pratique parfois, nous ne conseillerons jamais le plan C qui consiste à se lancer à l'aventure en suivant plus ou moins les accès qui mènent au spectacle et en improvisant des visites hors des sentiers et des accueils payants, comme cela se fait parfois autour de certains volcans.

Eteint, endormi, actif, en éruption…


Pour faire simple…


Un volcan est éteint quand il n'a pas présenté d'activité et d'éruption depuis très longtemps… à savoir des dizaines de milliers d'années (cinquante mille ans est considéré comme une bonne moyenne). Cela est dû au fait qu'il est coupé par exemple de toute alimentation magmatique.


Un volcan est endormi (ou en sommeil) s'il n'est plus entré en éruption depuis plusieurs siècles ou millénaires. Mais qui dit… endormi dit qu'il peut se réveiller un jour et devenir actif. Exemples: la chaîne des volcans d'Auvergne est endormie, mais pas éteinte… Car par définition, celle-ci est encore en activité puisque la dernière éruption a eu lieu il y a six mille ans. A une échelle de temps plus courte, en 1980, le mont Sainte-Hélène dans le Nord-Ouest des États-Unis s'est réveillé violemment, après 123 ans de sommeil. Idem pour le mont Fuji, dont la dernière éruption remonte à 1707 et qui semble se réveiller lentement…

On considère qu'un volcan est actif quand sa dernière éruption remonte à quelques décennies au maximum ou qu'il présente de l'activité (parfois permanente), à savoir des émissions de cendres, des vapeurs, des fumerolles, ou bien qu'il abrite un lac de lave, etc. Mais sans être en éruption.



Un volcan est en éruption lorsqu'il libère du magma (volcans rouges) ou de grosses quantités de cendres (volcans gris). La phase d'éruption dure en général une période relativement courte, le temps que la chambre magmatique se vide. Certains volcans connaissent plusieurs éruptions au cours de leur existence et cette fréquence varie énormément. Par contre, d'autres sont en éruption quasi permanente comme le Stromboli, le Merapi en Indonésie ou le Mona Loa à Hawaï.


Indice d'explosivité volcanique (VEI)

Cet indice VEI (de l'anglais Volcanic Explosivity Index) établit une mesure relative de l'intensité des éruptions volcaniques sur la base de l'observation. Cet indice évalue plusieurs paramètres: la violence de l'éruption et la quantité de matières expulsées ainsi que la hauteur du nuage de cendres, la fréquence et l'intensité explosive du phénomène qui peut varier de 0 à 8, de calme à apocalyptique. Le type hawaïen a un indice égal à 0 ou 1; le strombolien vaut 2, le vulcanien 3, le type vulcanien-plinien vaut 4 et le type plinien débute à 5 pour être décliné en 6 et 7 jusqu'à super-volcan 8, avec de joyeuses mentions comme catastrophique, cataclysmique, paroxysmique, colossal, méga-colossal et apocalyptique. Quelques exemples d'indices: le Kilauea = 0 ou 1 le Stromboli = 1 le Galeras (Colombie) = 2 le Montserrat dans les Caraïbes ( a détruit les habitations de l'île)= 3 l'imprononçable Heyjaflallajökull en Islande = 4 le Vésuve et le Mont Sainte-Hélène = 5… A partir de l'indice 5, avec plus d'un km³ de matières dans l'air, ces volcans sont dits "pliniens" (en hommage à Pline qui décrivit l'explosion du Vésuve en l'an 79 de notre ère). Quant aux Krakatoa et Pinatubo, leur indice était 6. Le volcan de Santorin en l'an -1620 équivaut à 7… Il a détruit la civilisation minoenne! Quant au Yellowstone, que l'on croirait endormi à tout jamais, il termine l'échelle à 8, avec la mention apocalyptique! Sa dernière éruption qui remonte à plus de 600 000 ans pourrait laisser supposer qu'il soit éteint à tout jamais. Mais il nous prépare le pire lors de son inéluctable réveil. Son indice 8, maximal, signifiera des répercussions et de grands bouleversements sur les continents et le climat de la planète avec disparitions d'espèces, etc. Dans ce chapitre, nous privilégions les volcans en activité et en éruption (jusqu'à un indice VEI égal à 5 maximum).

Et les volcans endormis ou éteints?

De nombreux volcans éteints offrent leurs randonnées et leurs sites impressionnants à découvrir: les volcans d'Auvergne, le Santorin en Grèce, les volcans du Teide à Tenerife, de Lanzarote et de La Palma aux Canaries, les volcans des Açores…

En Europe, quelques musées ou centres d'interprétation très bien conçus offrent une approche instructive de la volcanologie. Epinglons le superbe parc d'attraction Vulcania en Auvergne et déjà plus loin, le site de Lanzarote aux Canaries et le phare de Capelinhos aux Açores. Hors Europe, ce sera la maison du volcan près du Piton de la Fournaise à l'île de La Réunion.

Petits conseils et matériel

La plupart des voyages proposés indiquent le niveau de difficulté et certaines ascensions s'adressent uniquement à des randonneurs confirmés car elles demandent un engagement physique parfois important avec des marches sur terrains accidentés, dans un confort très succinct et des conditions météorologiques parfois très difficiles...

Se munir de bonnes chaussures (à hautes tiges, il s'agit de randonnée en montagne) et de vêtements chauds. Pour ces derniers, le principe des trois couches s'applique à fond: première couche contre la transpiration, seconde contre le froid, troisième (selon la météo) contre la pluie. Pour la première couche, comme certaines ascensions sont parfois difficiles et font beaucoup transpirer, éviter les T-shirts en coton et préférer des T-shirts (ou chemises à longues manches) en fibres synthétiques (polyamide, polyester ou lycra) ou bien en laine mérinos, et/ou prévoir des vêtements de rechange. Une fois arrivé en altitude, les vents peuvent être froids et il vaut mieux le cas échéant enfiler des vêtements secs. Prévoir également de bons coupe-vents et des vêtements imperméables, voire une polaire, des gants, une écharpe, des lunettes solaires, une crème de protection. Parfois, les fumées ou les cendres s'insinuent partout et salissent fortement les vêtements.

Pour certaines ascensions ou lors de bivouacs, toujours prévoir sa lampe de poche, voire une lampe frontale, très utile. Certains organisateurs prêtent du matériel adéquat si nécessaire (casque, masque, etc.). Lors de certaines ascensions qui peuvent durer des heures, il est impératif de prendre de l'eau ainsi que des aliments énergétiques.

Prévoir un grand sac à dos et un petit sac pour les balades à la journée à partir du camp de base. Une lampe frontale et de petites lampes torches de poche. Gants. Une tente et un duvet léger, couteau suisse et couverts.

Dans certains cas et sur demande expresse de l'organisateur, prévoir un casque de protection (vélo, chantier...), voire un masque à gaz (environ 40 euros, avec cartouches A1 B1 E1 K1).

Certaines montées sont déconseillées aux personnes qui ne sont pas en bonne condition physique (les niveaux de difficultés sont indiqués lors des programmes) et il vaut mieux ne pas sous-estimer le dénivelé.

En plus de leurs boîtier(s), objectif(s) et cartes mémoires, les photographes n'oublieront pas des pochettes de protection anti-poussière pour leur matériel ainsi qu'un trépied, le plus léger possible… même si l'on sait qu'un bon trépied doit être relativement lourd pour sa stabilité. Lors d'ascensions parfois pénibles, le poids est à prendre en compte mais des porteurs sont présents (Virunga).

Un volcan s'est réveillé ? Des tour-opérateurs organisent illico presto des voyages d'observation, partout dans le monde, avec des budgets parfois en conséquence et qui attirent vulcanophiles et autres passionnés de nature. Du fait des conditions parfois difficiles (ascensions pénibles, manque de confort, difficultés lors de déplacements, autorisations nécessaires, etc.), les participants doivent en général avoir déjà effectué un voyage avec l'un ou l'autre de ces tour-opérateurs qui demandent certaines garanties.

Où ?

Pour voir des volcans actifs en Europe, il faudra se rendre sur le Stromboli ou l'Etna, voire Vulcano, le Vésuve et les solfatares de la région. Ce sont les plus proches et les plus faciles d'accès. Plus loin et toujours en Europe, ce sera Santorin ou les Canaries, mais surtout l'Islande. Ensuite, direction l'Afrique avec les volcans du rift (Nyiragongo et Nyamulagira) et ceux d'Ethiopie. Beaucoup plus loin, la ceinture de feu qui contourne le Pacifique sur plus de 40.000 km dénombre environ les 3/4 des volcans en activité dans le monde. En Amérique Centrale, épinglons le Guatemala, le Costa Rica et le Nicaragua ainsi que le Mexique et le Chili qui arborent quelques impressionnants massifs volcaniques. Du côté de l'Asie, ce sera le Merapi, le petit Krakatoa, les volcans de Java… Côté Pacifique, direction Hawaï ou au b out du monde, les fabuleux archipel des Moluques ou du Vanuatu.


Europe - îles Éoliennes (Sicile, Italie)





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